Un an après sa réélection, Macron est plus impopulaire que Chirac et Mitterrand à la même époque

Le chef de l'État est en grande difficulté dans les sondages, loin derrière Jacques Chirac et François Mitterrand à la même période. L'Élysée mise désormais sur "les 100 jours" et la feuille de route dévoilée par Élisabeth Borne cette semaine pour sortir la tête de l'eau.

Un anniversaire chagrin. Pour les un an de la réélection d'Emmanuel Macron, la popularité d'Emmanuel Macron est au plus bas. Loin, très loin des chiffres de ses prédécesseurs François Mitterrand et Jacques Chirac, un an après leur réélection.

Seuls 26% des Français se disent "satisfaits" de l'action du chef de l'État, d'après un sondage Ifop pour le Journal du dimanche. Il s'agit de l'un de ses niveaux les plus bas depuis son arrivée à l'Élysée en 2017. Le président n'a obtenu un score plus faible qu'en pleine crise des Gilets jaunes. En novembre 2018, le dirigeant n'était crédité que de 25% d'opinions favorables, avant d'atteindre son score le plus bas un mois plus tard, avec 23%.

La réforme des retraites ne passe toujours pas

La défiance envers le président de la République augmente tout autant: 71% ne lui font "pas confiance", une hausse de 8 points en seulement un mois, d'après un sondage Elabe. Parmi ceux-ci, 41% d'entre eux ne lui font "pas du tout confiance". Là encore, le score du chef de l'État a déjà atteint de pires niveaux, puisque plus d'un Français sur deux (51%) déclarait ne pas lui faire "du tout confiance" à la fin de l'année 2018.

Mais le bain de foule très agité du président en Alsace mercredi dernier, entre huées et quolibets faiblement nuancés par quelques maigres encouragements, a bien donné une idée de l'atmosphère du pays ces derniers jours.

Après trois mois de contestation dans la rue, la réforme des retraites continue de ne pas passer, une dizaine de jours après sa promulgation express. Près de 7 Français sur 10 se disent toujours opposés au report de l'âge de départ à 64 ans, d'après un sondage Elabe pour BFMTV.

"J'aurais dû plus me mouiller"

Si l'on compare la situation d'Emmanuel Macron à celle de ses prédécesseurs ayant été réélus, le tableau est tout aussi sombre: un an après sa réélection en 1988, François Mitterrand récoltait 46% d'opinions favorables d'après l'Ifop. Jacques Chirac était, lui, très loin devant avec 65% d'opinion positives en avril 2003, très soutenu dans les études par son opposition à la guerre en Irak.

Emmanuel Macron garde cependant la tête haute. "S'il faut endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai", avait affirmé le dirigeant lors de son interview sur TF1 et France 2 fin mars.

"Peut-être que j'aurai dû plus me mouiller. (...) Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même", ajoute encore le président dans un long entretien au Parisien ce lundi matin.

Hollande encore plus bas

Le chef de l'État peut toutefois se consoler en remarquant qu'il est loin d'être le président le plus impopulaire de ces dernières années: François Hollande avait ainsi atteint le triste record de 14% de popularité en 2016, d'après un sondage du JDD.

"Il y a des Français qui ne sont pas d'accord mais on n'a pas basculé vers un moment où le président et les citoyens n'arrivent plus à se parler", veut croire un habitué de l'Élysée auprès de BFMTV.com.

Le président veut désormais tourner la page des retraites et a fixé lors de son allocution présidentielle la semaine dernière un cap des "100 jours" avant de faire un bilan à l'occasion du 14-Juillet. Si le président a développé ses nouvelles priorités - éducation, école, santé, travail - il n'a fait aucune nouvelle annonce.

Élisabeth Borne qui dévisse également dans les études d'opinion présentera de son côté sa feuille de route avec un calendrier précis ce mercredi à l'issue du Conseil des ministres.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Un an après sa réélection, Emmanuel Macron dit vouloir se "réengager dans le débat public"