Amnesty International dénonce des crimes commis à Mossoul

ERBIL, Irak (Reuters) - Certaines opérations menées par l'armée irakienne et par la coalition sous commandement américain contre les combattants de l'Etat islamique à Mossoul se sont traduites par des violations du droit humanitaire et s'apparentent à des crimes de guerre, indique Amnesty International mardi. L'ONG ajoute que les djihadistes de l'EI se sont rendus coupables des mêmes types de violations, notamment en utilisant des civils comme boucliers humains afin de ralentir l'offensive des troupes gouvernementales. Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi a proclamé lundi soir la reprise de Mossoul, ville dans laquelle le leader de l'EI, Abou Bakr al Baghdadi, avait proclamé un califat réunissant des régions d'Irak et de Syrie. Une coalition d'environ 100.000 hommes, réunissant des soldats irakiens, des combattants kurdes et des miliciens chiites, a participé depuis le mois d'octobre à une attaque de grande envergure contre la principale agglomération du nord de l'Irak. Selon Amnesty International, ces forces armées ont mené depuis le mois de janvier plusieurs attaques condamnables contre la partie occidentale de l'agglomération, utilisant des munitions artisanales confectionnées à partir de bonbonnes de gaz. Ces armes non-conventionnelles sont capables de provoquer d'importants dégâts dans des zones densément peuplées en raison de leur manque important de précision. "Même dans le cas d'attaques qui semblaient avoir atteint les cibles militaires visées, l'usage d'armes inappropriées ou l'incapacité à prendre les mesures nécessaires de précaution se sont traduites par des pertes inutiles de vies civiles et dans certains cas ont constitué des attaques disproportionnées", affirme Amnesty. L'ONG précise que les djihadistes se sont, eux, rendus coupables de rafles de villageois et d'habitants qu'ils ont transférés dans les zones de combat dans la partie ouest de Mossoul. A mesure que les combats s'approchaient, les civils étaient enfermés dans des maisons et privés d'accès à la nourriture ou à l'assistance médicale. (Stephen Kalin; Pierre Sérisier pour le service français)