Amiante : Martine Aubry pas tirée d’affaire

Martine Aubry, à la Rochelle, en août dernier.

Martine Aubry pensait que le scandale de l’amiante ne viendrait plus handicaper son avenir politique. La Cour de cassation en a décidé autrement, hier (peut-être momentanément). Les juges ont décidé d’invalider l’annulation de la mise en examen de l’ex-ministre dans l’affaire de l’usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados). Sa situation devra être à nouveau examinée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. En attendant, Aubry est à nouveau mise en examen pour «homicides et blessures involontaires», en tant que directrice des relations du travail entre 1984 et 1987, au ministère du Travail.

Dans ce dossier, les premières plaintes ont été déposées en 1996. Neuf des dix-sept fonctionnaires, scientifiques et industriels mis en examen, dont Martine Aubry, ont demandé l’annulation des poursuites à leur encontre. En mai, la cour d’appel leur avait donné raison. «Hallucinant», s’était étranglé Michel Ledoux, avocat de l’Andeva, qui défend les victimes (Libération du 17 mai). La cour estimait que les risques de la fibre n’étaient pas avérés avant 1995 (un rapport du Sénat de 2005 note qu’ils sont prouvés depuis les années 50) et que le rôle du Comité permanent amiante (CPA), dans lequel siégeaient des mis en examen (mais pas Aubry), était «d’accompagner la prévention du risque amiante». Le même rapport du Sénat qualifiait le CPA de «lobby remarquablement efficace».

Les associations de victimes se sont donc pourvues en cassation et hier, les juges les ont satisfaites : ils estiment que la chambre de l’instruction s’est prononcée par des «motifs empreints de contradiction» et «n’a pas justifié sa décision». Le cas Aubry, lui, est compliqué. Beaucoup de victimes regrettent sa mise en examen (contrairement à celle des huit autres mis en cause) : «On n’a rien à lui reprocher, expliquait, en mai, à Libération, un responsable de l’association des victimes de Condé-sur-Noireau. Au contraire, quand elle a été ministre du Travail, elle a créé le Fonds (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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