Amelle Chahbi : "Les michetonneuses sont un miroir de la société"

Les michetonneuses : voilà un sujet qui vous fascine depuis longtemps…

Amelle Chahbi. Oui, je parlais déjà de ces filles qui arrivent à mentir sur leurs sentiments envers les hommes pour de l’argent dans l’un de mes premiers sketchs en 2006. Mais quand on creuse, on comprend qu'il y a des fêlures, qu’elles rêvent d’une vie meilleure. J’ai beaucoup d'empathie pour elles, c’est ce que j’ai essayé de transmettre dans la pièce. Cela fait un moment que je tourne autour de ce sujet, depuis que j’ai découvert Nana de Émile Zola. Quand j’ai commencé à évoluer dans le milieu du show business, j’ai croisé ces filles. J’ai pu les approcher, échanger avec elles parce que je suis humoriste et que je ne représentais pas un danger pour elles. J’ai commencé à tendre l'oreille et je me suis dit : "ces filles-là, ça se raconte". Elles sont un miroir de la société.

Créer ses propres projets, c’est une manière de moins dépendre du désir des autres ?

Exactement. J'ai la chance d'être actrice mais aussi autrice. Et j’adore le théâtre : si je n’ai pas les rôles que je désire, je me les écris moi-même ! Michetonneuses est un projet que je porte avec Vincent Capello depuis un moment. Au départ, c’était même un scénario de film…

Et que s’est-il passé ?

Le Covid est passé par là et le cinéma est un très long processus. Il s'avère que j'ai beaucoup plus de facilité à monter des choses au théâtre. Finalement, je me dis que c'est peut-être plus chouette d'inviter des producteurs de cinéma à venir découvrir le projet sur scène pour leur donner envie… C'est très agréable de monter une pièce de théâtre parce qu'il y a l'effet de troupe, une énergie commune qui est assez incroyable. Il n'y a pas d'argent dans le théâtre, quand on porte un projet, c’est parce qu'on l'aime, il y a quelque chose de très sincère. On est au service du propos et du sujet.

*Michetonneuse. De et avec Amelle Chabhi. A l'Apollo Théâtre (Paris) du 18 janvier au 30 mars 2024

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