Un Américain condamné 40 ans après un meurtre grâce... à son chewing-gum

Un Américain de 60 ans, a été reconnu coupable du meurtre d'une étudiante dont le corps a été retrouvé dans l'Oregon en 1980. Son ADN, retrouvé sur un chewing-gum, correspond à celui retrouvé sur le corps de la jeune femme.

Un cold case résolu plus de 40 ans après les faits. Un Américain a été reconnu coupable d'un meurtre commis en 1980 dans l'Oregon, aux États-Unis, rapporte le procureur du comté de Multnomah dans un communiqué paru le 18 mars dernier. Il a été identifié grâce à son ADN retrouvé sur un chewing-gum. Il se dit cependant innocent.

Une étudiante de 19 ans disparue en 1980

Le 15 janvier 1980, Barbara Tucker, jeune étudiante de 19 ans au Mount Hood Community College, disparaît dans la soirée. Des témoins affirment avoir vu une femme "agiter les bras avec un visage ensanglanté" et avoir entendu une femme crier au loin.

Son corps n'est retrouvé que le lendemain matin par des étudiants qui se rendaient en cours "dans une zone boisée entre Kane Road et le parking d'une école", selon le procureur. La jeune femme a visiblement été "kidnappée, agressée sexuellement et battue à mort", indique-t-il.

Pendant des années, l'auteur de ce crime reste inconnu. Mais les progrès techniques sur l'ADN permettent de faire avancer l'enquête. Ainsi, en 2000, des prélèvements vaginaux effectués sur le corps de Barbara Tucker lors de son autopsie sont envoyés pour analyse à un laboratoire.

Ce dernier réalise une "prédiction instantanée du phénotype", soit un test permettant de visualiser les caractéristiques physiques d'une personne à partir de son ADN. Il permet notamment de déterminer qu'il est très probable que le suspect ait les cheveux roux. Une aide pour les enquêteurs, mais qui ne permet pas d'identifier un individu précis.

L'ADN sur le chewing-gum correspond à l'ADN recherché

Ce n'est finalement qu'en 2021 que les investigations font un nouveau bond en avant. Un généalogiste repère le profil de Robert Plymouth et le caractérise comme "contributeur probable" à l'ADN retrouvé sur le corps de la jeune étudiante.

Au tour de la police de prendre le relais. Les enquêteurs entament une opération de surveillance discrète du sexagénaire. Lorsque l'Américain crache un chewing-gum par terre, les policiers ramassent l'objet et le font analyser.

La réponse tombe un peu plus tard: l'ADN analysé est le même que celui retrouvé lors de l'autopsie de Barbara Tucker. La généalogiste qui a fait la découverte, CeCe Moore, parle de "l’un des moments forts de (sa) carrière en généalogie génétique", auprès de CNN.

"J'étais totalement déconcertée. C'était incroyable", a salué Susan Pater, sœur de Barbara Tucker.

Le suspect clame son innocence

Le 8 juin 2021, Robert Plymouth est placé en garde à vue avant d'être mis en détention dans l'Oregon. Lors de son procès, il plaide non coupable.

Il est toutefois officiellement reconnu coupable d'un chef d'accusation de meurtre au premier degré et de quatre autres chefs d'accusation de meurtre au deuxième degré concernant Barbara Tucker, le 15 mars dernier.

Son avocat a annoncé que son client ferait appel. L'audience destinée à déterminer la durée de la peine de Robert Plymouth est prévue en juin prochain. D'ici là, il restera en détention.

"Le bureau du procureur souhaite remercier les détectives du département de police de Gresham et les experts légistes de l'OSP Crime Lab et de Parabon Labs dont le travail a contribué à rendre justice tant attendue à la famille et aux amis de Mme Tucker", a souligné le procureur.

Article original publié sur BFMTV.com