Allemagne: Perquisitions après des soupçons d'espionnage chinois

ALLEMAGNE: PERQUISITIONS APRÈS DES SOUPÇONS D'ESPIONNAGE CHINOIS

PARIS (Reuters) - La police a perquisitionné des maisons et des bureaux à Bruxelles et en Allemagne dans le cadre d'une enquête concernant trois personnes suspectées d'espionnage pour la Chine ont déclaré les procureurs mercredi.

Selon le magazine Der Spiegel, qui a relayé l'information, l'un des suspects serait un ressortissant allemand ayant occupé jusqu'en 2017 des fonctions diplomatiques importantes au sein de l'Union européenne.

Cette affaire intervient dans un contexte d'inquiétude croissante en Europe et plus généralement en Occident, face à la montée en puissance des activités d'espionnage de la Chine, qui entend ainsi étendre son influence politique mondiale.

Les Etats-Unis exhortent l'Allemagne et les autres pays européens à exclure le groupe chinois Huawei des appels d'offres portant sur le développement des futurs réseaux mobiles de cinquième génération (5G).

Washington a inscrit le groupe chinois sur une liste noire d'entreprises susceptibles de menacer la sécurité nationale. Le déploiement de la 5G est devenu un enjeu géopolitique en raison de l'importance prise par Huawei sur le marché des équipements de réseaux.

"Je confirme que nous menons une enquête pour espionnage," a déclaré Markus Schmitt, porte-parole des procureurs fédéraux allemands. "Aucun des suspects n'a été arrêté," a-t-il ajouté.

Des perquisitions ont eu lieu à Bruxelles, Berlin et dans les deux länder du Baden-Wuerttemberg et de Bavière, les grands centres industriels allemands.

Der Spiegel écrit que l'ancien diplomate avait occupé divers postes à responsabilité dans les services diplomatiques de l'UE.

Après avoir quitté ses fonctions, il s'était établi comme lobbyiste, ajoute le magazine. Il aurait aussi voyagé en Chine en compagnie d'officiels.

Les procureurs ont refusé de confirmer l'identité ou les professions des trois suspects.

(Thomas Escritt, version française Camille Raynaud, édité par Jean-Michel Bélot)