En Allemagne, les méfaits de la “mafia des soins de santé”

“Le piège de la mafia des soins de santé. Comment les réseaux criminels escroquent chaque année le système de santé de plusieurs millions – et comment reconnaître les prestataires sérieux” : l’enquête présentée à la une de Focus est glaçante.

On y lit le calvaire de personnes âgées ou dépendantes, laissées sans soin pendant des jours dans des appartements insalubres, alors même que de prétendus professionnels sont payés pour les accompagner.

Mais aussi les difficultés de véritables soignants, souvent venus de l’étranger, qui se retrouvent exploités en Allemagne par des entreprises privées véreuses. Et le recrutement de faux patients, qui se font rembourser par l’assurance maladie de traitements qu’ils n’ont jamais pris. Le tout au détriment du système de santé national.

Outre-Rhin, la population est de plus en plus vieillissante, et le secteur des soins à la personne est en mal de main-d’œuvre, contextualise le titre conservateur. Il n’est donc pas étonnant que voyous et arnaqueurs en tous genres s’engouffrent dans la brèche. “Cela fait de nombreuses années que certains se sont fait une spécialité d’abuser des personnes âgées et de leurs proches désespérés et exploitent les failles du système.”

Des arnaques à plusieurs millions

Il faut dire que ces arnaques rapportent gros. Focus évoque les récentes saisies de valises de billets, de lingots d’or et de Rolex liées à ce type d’affaires, à Augsbourg et à Munich. Le magazine parle aussi d’une famille de Kitzingen qui aurait empoché 4,7 millions d’euros grâce à son réseau de faux services de soins, alors que les patients qui avaient fait appel à leurs services étaient laissés à l’abandon. Et ce avec la complicité de professionnels de santé et de juristes.

“L’essentiel de ces escroqueries organisées provient des milieux turcs et russo-ukrainiens, qui font appel à leurs ressortissants pour leurs opérations”, précise Focus. Mais de nombreuses victimes d’arnaques aux soins de santé sont également issues de ces communautés. Handicapées par leurs difficultés à parler allemand et à trouver des informations fiables, elles ont tendance à se tourner vers leurs compatriotes pour trouver l’aide dont elles ont besoin.

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