En Allemagne, des activistes anti-charbon délogés par la police après 2 ans d’occupation

ÉCOLOGIE - Ils se dressent face à l’une des principales sources de pollution en Europe. Un camp très symbolique de militants anti-charbon, mobilisés contre l’extension d’une mine de lignite à ciel ouvert dans l’ouest de l’Allemagne, a été totalement encerclé ce mercredi 11 janvier par la police. Les forces de l’ordre procèdent ainsi à l’évacuation progressive des lieux, qui pourrait durer des semaines.

Les forces de l’ordre ont fait face à une forte résistance des activistes qui occupent depuis deux ans l’ancien village de Lützerath, devenu un symbole pour les défenseurs du climat et les opposants aux énergies fossiles.

Le groupe énergétique allemand RWE, propriétaire des lieux, veut effectivement démolir l’ancien village pour agrandir son immense mine. Ce charbon « est nécessaire pour faire fonctionner à capacité élevée les centrales en période de crise énergétique et économiser ainsi du gaz dans la production d’électricité en Allemagne », se justifie le groupe dans un communiqué publié ce mercredi. Il a aussi rappelé avoir obtenu pour cela « toutes les autorisations nécessaires », en plus de s’être engagé en échange à fermer ses centrales à charbon du bassin rhénan huit ans plus tôt que prévu, en 2030.

Une opération qui pourrait être longue

Comme prévu, les policiers ont donc déclenché dans la matinée une nouvelle phase de leur intervention, encerclant totalement le site et pénétrant à l’intérieur du campement où quelque 200 personnes sont réfugiées dans des cabanes et autres installations construites dans les arbres. Une barrière métallique a aussi commencé à être installée autour de l’ancien village pour en fermer l’accès tandis que des centaines d’agents en gilet jaune et des policiers forment un cordon humain.

L’opération d’évacuation « pourrait durer plusieurs semaines », a indiqué le service de presse de la police qui a fait venir des unités de toute l’Allemagne. L’ambiance était néanmoins calme mercredi matin, selon les journalistes sur place. « Abstenez-vous immédiatement de lancer des cocktails Molotov. Adoptez un comportement pacifique et non-violent ! », a tout de même tweeté la police à l’adresse des occupants.

Quelques dizaines d’entre eux ont été sortis par la police hors du périmètre du camp. Pour les autres, il s’agit de rester en hauteur le plus longtemps possible, a indiqué Mara Sauer, chargée de la communication des militants. Accrochés à des câbles, humides à cause de la pluie, les occupants se déplacent d’arbres en arbres, au-dessus des forces de police. Au sol, des militants se sont enchaînés un bras à un baril de béton.

Une manifestation de soutien est prévue samedi, à laquelle doivent participer plusieurs personnalités allemandes et l’activiste suédoise Greta Thunberg.

L’Allemagne a dû renforcer cet hiver son recours au charbon en raison de l’arrêt des livraisons de gaz russe, dont elle était fortement dépendante, décidé par Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine.

VIDÉO - Qui est Greta Thunberg ?

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