Allemagne: Accord entre SPD et conservateurs sur l'immigration

BERLIN (Reuters) - Les sociaux démocrates allemands (SPD) et les deux partis conservateurs, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et l'Union chrétienne-sociale (CSU), ont trouvé un accord jeudi soir sur l'immigration, et devraient présenter une loi sur l'immigration d'ici la fin de l'année.

Les trois partis de la Grande coalition au pouvoir ont accepté d'accélérer les procédures de renvoi des migrants ayant déjà demandé l'asile dans un autre pays de l'Union européenne, selon les lois en vigueur dans l'UE, et de les renvoyer à la frontière, seulement s'il y a des accords bilatéraux avec le pays où ils se sont enregistrés.

Le ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer (CSU), qui militait pourtant pour la création de centres de transit à la frontière, s'est dit "extrêmement satisfait" de cet accord.

L'accord de deux pages prévoit que les procédures des migrants ayant déjà demandé l'asile dans un autre pays soient traitées dans les 48 heures dans des postes de police - pas de centres de transit séparés - s'ils ne peuvent pas être transportés à l'aéroport de Munich pour retourner dans le pays de leur première demande.

La dirigeante du SPD, Andrea Nahles, et le ministre des Finances Olaf Scholz, également membre du SPD, ont rappelé que l'accord ne prévoyait pas la création de centres de transit et aucune décision unilatérale de l'Allemagne.

"Je veux être très claire sur le fait que nous n'avons pas accepté une sorte de compromis. A la place, nous avons rédigé une nouvelle proposition qui comprend des solutions raisonnables, et la CDU-CSU a joué une pièce de théâtre ces trois dernières semaines dont ce pays, notre pays, n'avait pas besoin", a dit Andrea Nahles à la ZDF.

La secrétaire générale de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, a salué cet accord, qui permet d'avoir une approche plus unie sur l'immigration.

"Avec cela, la coalition entière s'est engagée dans le but de gérer, contrôler et limiter l'immigration", a-t-elle dit, ajoutant que cet accord, qui "reste humain", permettait de rendre efficace la politique migratoire du gouvernement.

(Andrea Shalal, Holger Hansen et Andreas Rinke; Arthur Connan pour le service français)