Alexeï Navalny décrit sa prison en Arctique dans une lettre chargée d’ironie

Le texte a été posté en russe sur Telegram, une application de messagerie cryptée, et en anglais sur X. Le 26 décembre, au lendemain de Noël, l’opposant russe Alexeï Navalny a raconté son transfert dans une nouvelle colonie pénitentiaire en Arctique dans “une lettre chargée d’ironie”, relate The New York Times. C’était “la première fois depuis trois semaines que ses partisans recevaient de ses nouvelles”, précise le quotidien américain.

Le silence du principal opposant au pouvoir de Vladimir Poutine, emprisonné depuis 2021, avait en effet soulevé l’inquiétude de ses proches et de ses sympathisants. Or, même derrière les barreaux, il avait pris le risque de s’engager dans la campagne présidentielle de 2024. Courrier international a traduit sa lettre, “écrite avec une bonne dose d’ironie et d’humour”, souligne le New York Times.

Le document en français :

“Je suis votre nouveau Père Noël.

Enfin, disons que maintenant je porte un manteau en peau de mouton, une ouchanka (une toque en fourrure avec des revers rabattables sur les oreilles), et que bientôt j’aurai droit à des valenki (des bottes en feutre portées traditionnellement en hiver en Russie). Durant les vingt jours de mon transfert, je me suis laissé pousser la barbe.

Malheureusement, il n’y a pas de rennes, mais il y a d’énormes chiens de berger au pelage fourni, très beaux. Et surtout, je vis désormais au-dessus du cercle polaire. Dans le village de Kharp, sur la péninsule de Yamal. La ville la plus proche répond au joli nom de Labytnangui.

Je ne m’exclame pas “Ho-ho-ho”, mais je dis quand même “Oh-oh-oh” quand je regarde par la fenêtre, d’où je peux voir la nuit, et puis le soir, et de nouveau la nuit.

“Je suis toujours de bonne humeur”

Les vingt jours de mon transfert ont été plutôt épuisants, mais je suis toujours de bonne humeur, comme il convient à un Père Noël.

Ils m’ont amené là un samedi soir. Et on m’a transporté avec de telles précautions et par un itinéraire si bizarre (Vladimir-Moscou-Tcheliabinsk-Iekaterinbourg-Kirov-Vorkouta-Kharp) que je n’imaginais pas que quelqu’un finirait par me retrouver ici avant la mi-janvier.

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