Alexandre Jardin : non à la culture de la peur

Alexandre Jardin.
Alexandre Jardin.

?Je viens d'enterrer mon Pierre, mon beau beau-père mort du Covid-19, ce grand amant? vidé de toutes mes larmes. Pierre Caro a mis trente ans à épouser ma mère impossible, polyandre, furieusement libre. Quel mec ! Il s'est donné le temps de réussir l'amour, leur grand amour fou. Sa mort est celle d'un victorieux. ?Après le cimetière, au contact avec le sublime et la tragédie car je sens bien que Juliette rejoindra vite Roméo, au contact avec la grandeur et la non-trouille, car Pierre ne fut jamais un homme de peur, je viens de relire un discours clé du pape Jean-Paul II. Et avec ce Polonais aux grands poumons, après mes larmes de ces derniers jours dus à Covid, j'ai envie de relancer son « N'ayez pas peur » ! Cet appel d'un homme qui roula pour l'homme, qui fit son petit séminaire sous l'occupation nazie et qui fut jeune prêtre sous Staline ? deux jougs nettement plus dangereux que le Covid. ?Ce grand vivant nous rappela à notre identité victorieuse.? À qui nous devons être. ?Refusons à jamais d'entrer dans la culture de la peur. Dans cette obscurité.

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Assassiner le théâtre est inadmissible

Mes mots résonnent lourdement au moment où l'État, fou de peur, nous enfermera ce soir. Ce couvre-feu nous éteint.? Il y a une perte de sens.? Un oubli tragique de notre identité, de nos valeurs cardinales. ?L'aplatissement progressif de la vie face au Covid n'est pas une option. Le Covid peut tuer [...] Lire la suite