Alexandre Cadain : « L'homme est d'abord un animal joueur »

Alexandre Cadain. - Credit:Sébastien Leban pour Le Point
Alexandre Cadain. - Credit:Sébastien Leban pour Le Point

Il n'y a que les adultes, trop occupés à se prendre au sérieux, qui ne savent pas qu'ils passent leur vie à jouer… La société ? Le capitalisme ? L'amour ? Homoludens ne disparaît jamais en nous, pour le meilleur et pour le pire. C'est le sujet du livre, surprenant et parfois dérangeant, d'Alexandre Cadain. Un auteur lui-même étonnant : normalien (Ulm), enseignant à HEC, amateur d'art et multientrepreneur. Ses quatre sociétés opèrent dans l'IA (Alias Studio), le biomimétisme (Anima), le partage d'espaces de travail (Worklib) et… le jeu (World Game). Un capitaliste, en somme, qui travailla même autrefois pour le projet Hyperloop d'Elon Musk, mais n'est pas tendre avec les règles du jeu de notre monde actuel.

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« Homo ludens. Pourquoi le monde est un jeu (et comment déjouer sa fin) », d’Alexandre Cadain (L’Observatoire, 214 p., 20 €).

Le Point : Nous sommes nés joueurs, dites-vous ?

Alexandre Cadain : Oui, nous sommes Homo ludens avant d'être Homo sapiens. L'homme est un animal sensé et social, mais d'abord un animal joueur. C'est vrai évidemment dans l'enfance, mais aussi à l'âge adulte : on continue, dans nos vies personnelles et professionnelles, à s'adonner à des activités libres au résultat incertain et à inventer des buts et des règles qui les régissent. Bref, à jouer.

Cela explique le succès du jeu vidéo ?

Ce n'est pas pour rien qu'il s'agit de la première industrie culturelle ! C'est un ressort profond en nous, une sorte de trajectoire qui, d'épo [...] Lire la suite