Les albatros "timides" préfèrent divorcer plutôt que se battre pour sauver leur couple

Monogames, les grands albatros de l'hémisphère sud ne sont pas à l'abri d'une séparation, plus prévisible chez les mâles "timides" qui préfèrent éviter la confrontation avec un mâle concurrent, selon une étude mercredi 14 septembre 2022.

"Nous montrons pour la première fois dans une espèce animale sauvage un lien entre la personnalité et le divorce", a expliqué à l'AFP Ruijiao Sun, première auteure de l'étude parue dans les Biology Letters de la Royal Society britannique. Diomedea Exulans, le grand albatros hurlant, est pourtant un modèle de fidélité. Le divorce y est "très rare", avec un taux d'environ 13% dans la population étudiée par l'écologue, qui est doctorante à l'Institut océanographique américain Woods Hole. Si 90% des oiseaux sont monogames, les marins le sont tous sans exception. Mais la vie de couple n'est pas sans heurts, même chez ces derniers.

Un albatros "timide" a jusqu'à deux fois plus de chances de divorcer qu'un albatros "audacieux"

Des études ont identifié un régime de divorce "adaptatif", en langage de spécialiste, c'est-à-dire motivé par l'éternel impératif de reproduction. Par exemple, "si un oiseau constate que ses chances de reproduction sont trop faibles avec un partenaire spécifique, il peut en chercher un autre", explique Ruijiao Sun. Une étude a repéré un tel comportement chez l'albatros à sourcil noir.

Rien de tel ici. En revanche, la personnalité de l'individu, plus ou moins timide, "est un des facteurs prédisant un divorce", explique à l'AFP la biologiste marine Stéphanie Jenouvrier, co-auteure de l'étude. En l'occurrence, un albatros "timide" a jusqu'à deux fois plus de chances de divorcer qu'un albatros "audacieux".

Photo prise le 01 juillet 2007 d'un poussin albatros géant (G) et sa mère sur leur nid sur l'île de la Possession dans l'archipel des Crozet (Terres Australes et Antarctiques Françaises) (AFP - MARCEL MOCHET)
Photo prise le 01 juillet 2007 d'un poussin albatros géant (G) et sa mère sur leur nid sur l'île de la Possession dans l'archipel des Crozet (Terres Australes et Antarctiques Françaises) (AFP - MARCEL MOCHET)

Pour le vérifier, et l'expliquer, les chercheurs ont puisé dans une base de données unique au monde, établie par le Centre d'études biologiques de Chizé, - qui dépend de l'Université de La Rochelle-, et l'Institut polaire français Paul-Émile Victor.

Depuis 1959, leurs membres recensent les tribulations d'une colonie de grands albatros établis su[...]

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