En Albanie, l’opposition met le feu à l’hémicycle pour protester contre le projet de budget

L’opposition conservatrice a allumé des fumigènes et un feu au sein du Parlement pour empêcher le vote du budget du gouvernement socialiste dirigé par Edi Rama.

INTERNATIONAL - Les flammes de la colère. Le parti d’opposition albanais du Parti démocratique (PDS) a fait craquer ce lundi 20 novembre des fumigènes et a allumé le feu au beau milieu du Parlement dans le but d’empêcher le vote sur le budget 2024. Déjà, en 2019, les députés de droite avaient lancé des fumigènes pour protester contre l’élection par la majorité socialiste d’une nouvelle procureure générale.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, les députés de l’opposition conservatrice ont d’abord empilé des chaises avant d’y mettre le feu. La sécurité est rapidement intervenue pour protéger Edi Rama, le Premier ministre et président du Parti socialiste.

L’incident est intervenu après que les socialistes, qui détiennent 73 sièges sur les 140 que compte le Parlement albanais, ont procédé à un vote de principe rapide et ont clôturé la session en cinq minutes.

Sali Berisha, le chef de l’opposition accusé de corruption

Le chef de l’opposition, Sali Berisha, ancien Premier ministre et premier président post-communiste de l’Albanie de 1992 à 1997, a accusé le gouvernement d’essayer de vouloir faire taire l’opposition au Parlement, rapporte le quotidien britannique The Guardian. « Notre objectif est de rétablir le pluralisme au parlement », a-t-il encore martelé.

Bledi Cuci, chef du groupe parlementaire des socialistes, lui a répondu que le Parlement approuvait le budget le plus important de tous les temps, deux fois plus important qu’en 2013, lorsque les socialistes sont arrivés au pouvoir, note ABC News.

« Ils (l’opposition) ont introduit le vocabulaire et les mœurs de la rue dans la politique (... ) semant la discorde, le chaos, la violence » , a fustigé Edi Rama sur X (anciennement Twitter)

La tension entre socialistes et conservateurs a commencé le mois dernier, deux jours avant que les procureurs n’accusent Sali Berisha de corruption dans une affaire portant sur des terrains d’un club sportif, indique Reuters.

Le ministère public le soupçonne d’avoir usé de son influence en tant qu’ex Premier ministre dans le cadre d’une transaction foncière dans laquelle il a favorisé le mari de sa fille. Son gendre a été arrêté, mais Sali Berisha bénéficie de l’immunité en tant que député. Il a reçu l’ordre de ne pas quitter le pays.

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