Pourquoi les musulmans sacrifient-ils un mouton lors de l'Aïd ?

L'Aïd el-Kebir est l'occasion pour les musulmans de commémorer la soumission d'Ibrahim à Allah en sacrifiant un mouton (Photo Yasin AKGUL / AFP).

Ce samedi 9 juillet, les musulmans du monde entier vont célébrer l'Aïd el-Kebir, l'une des fêtes les plus importantes de leur calendrier, au cours de laquelle ils sacrifient un mouton. Explications.

Les musulmans de France et du monde entier vont célébrer ce week-end l'Aïd el-Kebir, également appelée l'Aïd al-Adha. La traduction littérale de cette célébration est "fête du sacrifice", une célébration durant laquelle les musulmans sacrifient un mouton, on vous explique pourquoi.

Si l'Aïd el-Kebir, qu'il ne faut pas confondre avec l'Aïd el-Fitr, est l'une des fêtes, si ce n'est la fête la plus importante du calendrier islamique, c'est qu'elle commémore un épisode très important recueilli dans le Coran, celui de la soumission d'Ibrahim à Dieu.

Selon le Coran, le prophète Ibrahim reçoit dans ses rêves l'ordre divin de sacrifier son fils et se voit dans l'obligation de sacrifier son fils Ismaïl afin de prouver sa foi. Alors qu'il s'apprête à égorger son fils, l'ange Gabriel intervient et remplace l'adolescent par un bélier. L'ange Gabriel explique alors à Ibrahim que Dieu voulait tester sa foi et ce dernier étant satisfait de la preuve de dévotion, il lui offre ce bélier pour qu'il l'égorge et le partage ensuite avec sa famille. En choisissant l'amour d'Allah plutôt que celui de son enfant, Dieu a donc décidé de rendre son fils à Ibrahim.

L'abattage rituel très encadré

C'est pour cette raison qu'à l'occasion de l'Aïd el-Kebir, les croyants musulmans procèdent à l'abattage rituel des moutons. La tradition veut que les plus démunis héritent d'un tiers de la viande en guise de partage.

Concernant l'abattage rituel des moutons, dit halal, il consiste à ne pas étourdir l'animal avant sa mise à mort. La loi française l'autorise par dérogation et non en permanence et sous réserve d'abréger la souffrance des animaux reconnus "êtres sensibles" par les articles 515-14 du code civil et L214-1 et suivants du code rural. La loi autorise cet abattage rituel dans les seuls abattoirs agréés, pérennes ou temporaires, et l'interdit dans les abattoirs clandestins, chez l'habitant et où que ce soit, hors d'un abattoir agréé.

L'abattage en dehors d'un abattoir agréé est d'ailleurs passible de 6 mois de prison et 15 000 euros d'amende, et le transport d'un animal vivant dans le coffre d'un véhicule ou sans autorisation est passible de 6 mois de prison et 7 500 euros d'amende. Chaque année, sur cette période de fête qui dure 1 à 3 jours, plus de 100 000 moutons sont sacrifiés.

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