Agriculteurs en colère: Marine Tondelier estime qu'"ils n'ont rien gagné" malgré les annonces du gouvernement

"J'en ai ras-le-bol des objectifs, je veux des actes". Sur France 2, Marine Tondelier réagit aux annonces de Gabriel Attal pour les agriculteurs. À l'image des ONG environnementales, la secrétaire nationale des Écologistes dénonce la mise en pause du plan Ecophyto, visant à réduire l'usage de pesticides.

"Ça fait 15 ans qu'on nous promet une baisse de l'utilisation des pesticides et que ça ne se fait pas", dit elle sur France 2, dénonçant "15 ans de retard pour la santé des Français, 15 ans de retard pour la biodiversité."

"Je rappelle qu'on a perdu en 40 ans en Europe, 60% des oiseaux des champs", complète-t-elle.

Un enjeu de santé

Pour Marine Tondelier, "les agriculteurs n'ont rien gagné, puisqu'ils attendaient quand même beaucoup de choses pour leurs revenus, mais par contre beaucoup de monde a perdu avec cette réforme".

Elle rappelle ainsi les propos tenus par le président de la République lors de l'entre deux tours de la présidentielle 2022: "Macron avait dit, en 2022, à Marseille, ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas. Il n'est donc pas, conclusion."

La secrétaire nationale des Écologistes s'inquiète ainsi des conséquences sur la santé, notamment celle des agriculteurs "qui sont en première ligne des pesticides".

"Qu'est ce qu'on dit aux parents qui ont des enfants victimes de maladie dues aux pesticides, qu'est ce qu'on dit aux agriculteurs qui sont malades des pesticides (...). Ils bloquent pas le pays, ils ne font pas de manifestations donc on ne les écoute pas?", s'interroge-t-elle.

La nécessité d'un "partage juste de la valeur"

Marine Tondelier, qui dit se rendre dans la matinée sur un barrage routier près de Lyon pour échanger avec des agriculteurs toujours mobilisés, comprend leur colère et dénonce un problème de rémunération.

"Il n'y a pas un partage juste de la valeur dans ce pays", déplore-t-elle. "Donc évidemment qu'aucun effort supplémentaire demandé à cette profession qui crève n'est acceptable, moi ça je l'entend, mais c'est le travail du gouvernement", poursuit l'élue écologiste.

Interrogée sur la revendication des agriculteurs de faire respecter la loi Egalim, qui doit améliorer leur rémunération, Marine Tondelier s'exprime: "les normes parfois protègent et parfois elles sont biens". Elle estime également que cette loi est "un levier énorme" car elle impose un minimum de 20% de produits bio dans la restauration collective.

Article original publié sur BFMTV.com