Le maire d'Agde, la médium et « la voix »

À 55 ans, cet ancien lieutenant de police des renseignements généraux est réélu depuis quatre mandats.  - Credit:Alain ROBERT/SIPA / SIPA / Alain ROBERT/SIPA
À 55 ans, cet ancien lieutenant de police des renseignements généraux est réélu depuis quatre mandats. - Credit:Alain ROBERT/SIPA / SIPA / Alain ROBERT/SIPA

« Quand on a appris ça, on s'est regardés, et on s'est dit : mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? On pensait que les gens fabulaient. » Comme la majorité des 30 000 habitants de la ville d'Agde, dans l'Hérault, l'élu d'opposition André Figueras a été « abasourdi » en apprenant la garde à vue, puis l'incarcération du maire LR de la ville.

« Abasourdi » : Gilles d'Ettore a employé le même mot, selon son avocat Jean-Marc Darrigade, en apprenant lors de sa garde à vue devant les enquêteurs de la brigade financière de la police judiciaire la supercherie dont il dit avoir été la victime. À 55 ans, cet ancien lieutenant de police des renseignements généraux, notable élu et réélu depuis quatre mandats, donnait de l'avis général l'impression d'un homme « carré » et « sûr de lui », d'un « chef qui menait la barque ».

« C'était son talon d'Achille »

Mais ce leader en apparence solide et autoritaire avait une fêlure : son père, décédé en 1996, qui « avait vocation à être le maire de la commune », raconte son avocat et ami. « Il est devenu maire à cause de son décès prématuré. C'était son talon d'Achille. » Sophia M. aurait, selon lui, profité de cette blessure intime pour manipuler l'élu. Cette femme de 44 ans, mère de six enfants, qui se présente sur sa page Facebook comme une « praticienne en hypnose, médium et guérisseuse », utilisant « le qi gong et les énergies pour les soins », avait la réputation, dans la ville, de pouvoir mettre ses clients en relation avec des [...] Lire la suite