En Afrique du Sud, la présidente du Parlement inculpée, l’ANC dans l’embarras

Elle aura bataillé pendant trois semaines, depuis la perquisition à son domicile le 19 mars, pour ne pas être arrêtée par la police. Mais ses recours en justice n'auront fait que retarder l'inévitable, et jeudi 4 avril au matin, Nosiviwe Mapisa-Nqakula a fini par se rendre aux autorités, avant d'être, dans l'après-midi, mise en liberté sous caution. La veille, la présidente de l'Assemblée nationale avait remis sa démission, tout en soulignant « clamer (son) innocence » et être déterminée à « rétablir (sa) bonne réputation ».

Cette figure de l'ANC devra cependant répondre de douze chefs d'accusation pour corruption, et d'un chef d'accusation pour blanchiment d'argent. Elle est soupçonnée d'avoir reçu pour plus de 220 000 euros de pots-de-vin (4 550 000 de rands) entre 2017 et 2019, lorsqu'elle était ministre de la Défense. Une sous-traitante du ministère, témoin clé de l'affaire elle-même poursuivie par la justice pour fraude fiscale, mais qui a décidé de collaborer avec la justice, affirme avoir ainsi obtenu plusieurs contrats militaires.

À LIRE AUSSI Afrique du Sud : le président Cyril Ramaphosa sur la corde raide

Corruption endémique

Si le poids de ces accusations est lourd, il s'agit finalement d'un énième scandale de corruption impliquant un cadre dirigeant de l'ANC. Le parti de Nelson Mandela, qui fête ses 30 ans au pouvoir cette année, est devenu coutumier de ce type d'accusations. Rares sont ses cadres dirigeants à ne pas traîner de casseroles : le prés [...] Lire la suite