Affaire Jubillar : coup de téléphone étrange, maison du couple... Les rebondissements s'accumulent

Ce jeudi s'ouvre une nouvelle audience dans l'affaire Delphine Jubillar, disparue il y a trois ans. De nouveaux éléments pourraient être déterminants dans l'enquête

La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse doit examiner ce 18 janvier l'appel formulé par les avocats de Cédric Jubillar concernant son renvoi aux assises. ( Fred SCHEIBER / AFP)
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse doit examiner ce 18 janvier l'appel formulé par les avocats de Cédric Jubillar concernant son renvoi aux assises. ( Fred SCHEIBER / AFP)

Ces derniers-jours, les rebondissements s'accumulent dans l'affaire Jubillar. Ils pourraient être décisifs pour la Cour d'appel de Toulouse qui examine ce matin le dossier de Cédric Jubillar lors d'une audience qui pourrait reporter son procès de plusieurs mois.

Cédric Jubillar, peintre plaquiste de 36 ans, doit comparaître pour le meurtre de son épouse Delphine, disparue il y a trois ans à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, sans retrouver la trace du moindre corps.

Le point de départ du rebondissement : un étrange coup de fil en prison

La semaine dernière, La Dépêche rapportait un échange téléphonique intriguant, survenu le 22 novembre dernier à la prison Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Un détenu nommé Salem, ayant auparavant côtoyé Cédric Jubillar dans une autre prison, évoque avec sa mère l'affaire du meurtre de Delphine.

En apprenant le retour de Cédric Jubillar aux assises, il s'exclame :

"Mais il n'y a pas de preuves, pas de preuves... Et Sofiane, et Sébastien et Mathieu, ils les connaissent pas !" - il cite alors trois prénoms liés au dossier.

"-Ah ! s'ils savaient...", répond sa mère.

Le parquet a requis un supplément d'information. En parallèle, la mère de Salem s'est depuis entretenue avec La Dêpêche du Midi.

"Mon fils ne m'a jamais dit que Jubillar lui aurait fait des confidences en prison. Quand il cite les trois prénoms, Mathieu, Sébastien et Sofiane, lors de notre conversation, il ne fait que répéter ce que Jubillar disait à l'isolement, à la maison d'arrêt de Seysses, à travers sa fenêtre. Il parlait de ses copains, et tout le monde entendait à tel point qu'on lui disait de se taire...", confie-t-elle ajoutant qu'elle n'a "rien à cacher".

La maison de Cédric et Delphine au coeur des interrogations

Derrière l'histoire du couple Delphine-Cédric, déjà fissurée par une instance de divorce et des relations extraconjugales, se trouve un autre point de discorde.

De vrais déséquilibres financiers accablaient leur union, rapporte Le Parisien. Avec son salaire d'infirmière, Delphine Jubillar était en charge de payer "la complémentaire santé, les assurances, les frais de garde, les abonnements téléphoniques et Internet, les deux tiers des courses alimentaires" mais aussi... le prêt immobilier de leur maison, que le couple retapait peu à peu depuis 2014.

Selon les propos de Delphine rapportés à une amie, Cédric Jubillar, qui n'avait rien déclaré fiscalement pour l'année 2019, subtilisait la carte bleue de son épouse "pendant son sommeil". Mais son obsession restait la maison, en copropriété entre les deux époux, et qu'il ne voulait "absolument pas perdre" malgré leur divorce imminent.

Une fois Delphine disparue, le remboursement du prêt a été suspendu ; plus question de savoir si la maison allait être revendue. Un gain de temps pour Cédric Jubillar, bien déterminé à la garder ?

Pas de corps, une ferme brûlée

Le corps de Delphine n’a jamais été retrouvé. Selon deux anciens co-détenus de Cédric Jubillar mis dans la confidence, le peintre plaquiste aurait affirmé avoir tué son épouse avec un couteau et enterré son corps dans une ferme de Cagnac-les-Mines, à quelques kilomètres de la maison des Jubillar.

La ferme en question a été incendiée le 15 avril 2021. A cette occasion, la nouvelle compagne de Cédric Jubillar, Séverine L., avait été interpellée pour "recel de cadavre". Depuis, le couple s'est séparé.

Pour l'heure, l'enquête est close. Fin 2023, les deux juges ont signé l’ordonnance de renvoi de Cédric Jubillar devant la cour d’assises du Tarn. Dans l'attente de son procès, l'audience de ce 18 janvier pourrait être déterminante.

VIDÉO - Affaire Jubillar : où est le corps de Delphine Jubillar ?