Affaire Depardieu : pour Laure Calamy, les mots d’Emmanuel Macron sont « un camouflet »

Elle fait partie des premières à avoir apposé son nom sur la tribune publiée sur Médiapart le 31 décembre. Une contre-tribune parmi les trois publiées depuis une semaine, et qui fustigent celle du Figaro en soutien à Gérard Depardieu. Laure Calamy a souhaité pointer du doigt celles et ceux qui légitimaient « l’indignité [des] comportements » de l’acteur. Et outre les 50 et quelques personnalités qui ont signé la tribune du Figaro le 25 décembre, il y a aussi ce qu’a dit le président de la République. Au micro de France Inter ce mardi 2 janvier, la comédienne Laure Calamy est revenue sur les propos d’Emmanuel Macron sur France 5 le 20 décembre.

Affaire Depardieu : une semaine après la déclaration de Macron, le cinéma français se déchire

Sur le plateau de C à vous délocalisé à l’Elysée, Emmanuel Macron déclarait : « moi, je suis un grand admirateur de Depardieu, c’est un génie de son art. Vous pouvez accuser quelqu’un, et peut-être qu’il y a des victimes, et je les respecte et je veux qu’elles puissent défendre leurs droits, mais il y a aussi la présomption d’innocence qui existe », tout en dénonçant « une chasse à l’homme ».

Des propos inacceptables pour Laure Calamy qui n’a pas pu cacher son émotion en direct à la radio ce mardi en répondant à une question sur la guerre des tribunes qui déchire le cinéma français :

Pour Laure Calamy, les mots d’Emmanuel Macron viennent piétiner les victimes présumées de Gérard Depardieu et le courage dont elles ont fait preuve en dénonçant leur agresseur. « Quand on voit la difficulté que c’est de porter plainte, surtout face à un homme puissant, les déclarations du président de la République sont un camouflet face au courage qu’ont ces femmes de porter plainte, de surmonter la peur, la honte qu’on éprouve quand on est victime de viol. La justice fera son travail, mais c’est important de faire corps et de soutenir cette prise de parole », déclare Laure Calamy sur France Inter.

Laure Calamy pour la défense des victimes

La comédienne, actuellement en promotion de son prochain film Iris et les hommes qui sort le 3 janvier au cinéma, est très engagée contre les violences faites aux femmes et n’hésite pas à parler de phénomène « Me Too à la française » devant ce qui est en train de se dérouler. Raison pour laquelle elle fait partie des premières à avoir signé la contre-tribune de Mediapart.

C’était également le cœur de la première contre-tribune publiée le 27 décembre par le collectif MeTooMedia dans Le Monde et adressée directement à Emmanuel Macron. On y lit : « vos propos témoignent de votre désintérêt pour la cause et d’une totale ignorance du champ des violences sexistes et sexuelles. Les victimes auraient mérité que leur courage soit salué. Au lieu de cela, vous avez préféré soutenir l’acteur populaire plutôt que la victime inconnue, sacrifiée sur le champ de votre admiration pour cet ’immense acteur’  ».

Gérard Depardieu est pour rappel visé par trois plaintes pour viols et agressions sexuelles, et mis en examen pour viols depuis 2020. Au total, ce sont 14 femmes qui affirment avoir été victimes de violences sexuelles de sa part. La plupart avaient témoigné dans une enquête de Mediapart au printemps dernier.

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