Adolescent tué à Viry-Châtillon: fratrie, antécédents judiciaires... Le profil des suspects se précise

L'enquête sur la mort de Shemseddine commence à préciser les contours de ce drame. Les cinq personnes placées en garde à vue dans l'enquête sur la mort de l'adolescent de 15 ans passé à tabac jeudi à Viry-Châtillon (Essonne), qui a suscité une vive émotion jusqu'au sommet de l'Etat, ont été déférées ce dimanche 7 avril au tribunal d'Evry en vue d'une mise en examen.

Le parquet a requis un placement en détention provisoire pour quatre d'entre eux et le placement dans un établissement éducatif de la cinquième, une mineure de 15 ans. Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte à l'encontre des quatre jeunes hommes et d'abstention volontaire d'empêcher un crime à l'encontre de l'adolescente.

Jeudi soir, près du collège des Sablons où il était scolarisé en classe de troisième, Shemseddine, 15 ans, a été passé à tabac par un groupe d'individus masqués et gantés. Pris en charge par les urgences et hospitalisé à l'hôpital Necker à Paris, le jeune homme est mort vendredi en fin d'après-midi des suites de ses blessures.

Dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet d'Evry pour assassinat et violences en réunion aux abords d'un établissement scolaire, cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue vendredi. Le parquet d'Evry a communiqué ce dimanche sur le profil de ces suspects.

Trois suspects ont des antécédents judiciaires

Les cinq personnes interpellées sont un majeur de 20 ans, trois mineurs de 17 ans et une mineure de 15 ans. Trois d'entre elles sont issues de la même fratrie: le majeur de 20 ans, un des mineurs de 17 ans et la mineure de 15 ans.

Plusieurs d'entre eux ont des antécédents judiciaires. Le frère âgé de 20 ans a été condamné en février 2023 à six mois de prison avec sursis pour détention de stupéfiants. Son frère âgé de 17 ans a été condamné en février 2023 à une sanction d'avertissement judiciaire pour des faits de violence commise en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail, extorsion et vol aggravé par deux circonstances, des faits commis en février 2021. Enfin, un autre mineur a été reconnu coupable en novembre 2023 de tentative d'extorsion. Il fait l'objet d'une mesure éducative et attend son jugement sur la sanction dont il écopera.

Une fratrie impliquée

D'après ce que les enquêteurs ont pu déterminer ces derniers jours, les feux frères ont appris, quelques jours avant l'agression de Shemseddine, que leur sœur "correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs avec la sexualité". "Craignant pour sa réputation et celle de leur famille, ils avaient enjoint à plusieurs garçons de ne plus entrer en contact avec elle", relate le procureur de la République d'Evry, Grégoire Dulin, dans son communiqué dimanche. Les deux frères ont ensuite appris que Shemseddine "se vantait de pouvoir parler librement avec leur sœur", n'ayant pas encore subi de pressions de leur part, ajoute-t-il.

Les frères ont déclaré avoir croisé Shemseddine par hasard jeudi, devant son collège des Sablons. Ils lui auraient alors demandé de les suivre dans un hall d'immeuble, accompagnés de deux connaissances, "pour avoir une explication au sujet des propos qu'il tenait à l'égard de la jeune fille". Le ton serait monté et des coups ont été portés, entraînant la chute de l'adolescent de 15 ans.

Leur sœur n'était pas présente au moment des faits, mais il existe "des indices graves et concordants permettant de considérer qu'elle était informée des intentions de ses frères vis-à-vis de la victime", d'après le parquet.

Le décès de Shemseddine, quatre jours après une autre agression violente qui a visé une collégienne à Montpellier, a provoqué un vif émoi dans le pays. "Nous serons intraitables contre toute forme de violence", il "faut protéger l'école de ça", a déclaré le président Emmanuel Macron, lors de la visite d'un établissement scolaire à Paris. "La nation tout entière est endeuillée", a écrit la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet sur X vendredi, qui s'est rendue dans le collège de la victime.

Article original publié sur BFMTV.com