Adieu à Anouk Aimée, muse adorée de Fellini

“La Dolce Vita, 1960. Un dialogue dans la nuit, sur une place du Peuple déserte, entre Marcello Mastroianni et Anouk Aimée en femme immensément fatale, grandes lunettes et robe moulante aussi noire que l’obscurité. Elle a l’air d’une intellectuelle sartrienne, très rive gauche, très Nouvelle Vague…”, se remémore le journaliste Leonardo Coen, dans un blog publié par le quotidien Il Fatto Quotidiano. Pour lui comme pour nombre d’Italiens, l’actrice française morte ce mardi 18 juin, à 92 ans, restera éternellement cette incarnation de la femme fatale, mythifiée par le chef-d’œuvre de Federico Fellini.

Dans La Dolce Vita, sorti en 1960 et couronné de la Palme d’or à Cannes, elle incarne l’une des protagonistes, Maddalena, une Italienne “riche, désœuvrée, d’une sensualité intrigante”, fatiguée de Rome. Le film a provoqué à l’époque le scandale en mettant en scène une bourgeoisie romaine oisive et débauchée.

Soixante-quatre années ont passé et les scènes de ce film culte restent gravées dans la mémoire de Leonardo Coen. Comme celle d’un strip-tease d’anthologie “aussi déchaîné que désespéré, mais si torride que toutes les filles de l’école, même les plus belles, semblaient fades” en comparaison.

Une femme libre

Née Nicole Françoise Florence Dreyfus à Paris en 1932, de parents comédiens, Anouk Aimée “était le symbole de la ‘femme libre’, de cette oisiveté mère de tous les vices dont on nous rebattait les oreilles à l’église et à l’école. La liberté sexuelle était alors condamnée par les curés, les bigots, les bien-pensants et les hypocrites, mais elle hantait les rêves et les désirs de tous”, estime le journaliste.

Adorée de Fellini qui lui disait “Le temps se comporte avec toi comme un gentleman”, Anouk Aimée a aussi marqué les esprits des cinéphiles italiens par son rôle dans un autre chef-d’œuvre du cinéaste, Huit et demi, sorti en 1963. De nouveau, elle partage l’écran avec Marcello Mastroianni, dont elle joue l’épouse, Luisa. Cette dernière est désabusée face aux mensonges de son mari, Guido, un cinéaste en panne d’inspiration et qui entretient une relation extraconjugale.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :