Abdullah prêt à rediscuter des suites à donner au scrutin afghan

KABOUL (Reuters) - L'ancien ministre afghan des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, qui s'est retiré de la course à la présidence en dénonçant des fraudes après le second tour organisé le 14 juin, a laissé entendre lundi qu'il pourrait revenir sur cette décision. Zia ul Haq Amarkhil, secrétaire de la Commission électorale indépendante (CEI), a démissionné dimanche après la diffusion, à l'initiative du parti d'Abdullah, d'un enregistrement dans lequel on l'entend ordonner à ses équipes de procéder au bourrage des urnes. "Maintenant que l'annonce (de sa démission) a été faite (...), nous pouvons discuter avec la commission des conditions et des circonstances qui contribueront au processus", a déclaré Abdullah qui avait auparavant demandé l'organisation d'un nouveau scrutin dans certaines circonscriptions. Son retrait la semaine dernière de l'élection présidentielle a fait planer le risque d'affrontements ethniques. Plusieurs dizaines de ses partisans ont manifesté pour la troisième journée consécutive devant le domicile du président de la commission électorale, Ahmad Yousuf Nuristani. Abdullah Abdullah, ancien membre de l'Alliance du Nord qui a renversé le régime des taliban fin 2001 avec l'aide de l'armée américaine, a l'appui de la minorité tadjike, alors que son adversaire du second tour, l'économiste Ashraf Ghani, appartient à la majorité pachtoune. Au premier tour du scrutin début avril, Abdullah a obtenu 45% des voix et Ghani 32%. Les résultats du second tour ne sont toujours pas connus. (Mirwais Harooni et Hamid Shalizi; Jean-Philippe Lefief pour le service français)