81% des parents reconnaissent avoir encore recours aux violences éducatives ordinaires, selon une étude

Un chiffre en progression. Ce jeudi 6 juin, La Fondation de l’Enfance a dévoilé son baromètre sur les violences éducatives ordinaires dans la sphère familiale. Selon les résultats, celles-ci sont en nette augmentation: +7 points par rapport à 2022.

De fait, si la sensibilisation autour des violences éducatives progresse, leur usage demeure, lui, très répandu. En 2024, 81% des parents reconnaissent avoir encore recours à différentes formes de ce type de violences, contre 79% en 2022.

Un échantillon de 1.007 parents

Cette enquête, réalisée par l'IFOP auprès d'un panel représentatif de 1.007 parents d'enfants âgés de 0 à 10 ans, révèle en effet une hausse des violences éducatives par rapport à l'an passé. 8 parents sur 10 affirment avoir eu recours à au moins une violence éducative ordinaire dans la semaine précédant l’enquête.

Parmi les parents interrogés, 58% ont crié très fort sur leur enfant, 52% l'ont mis au coin ou puni dans sa chambre, 50% l'ont privé de quelque chose (dessert, écrans, bonbons, doudou) car il n'obéissait pas, 25% ont eu recours à la menace et 21% ont traité leur enfant d'"imbécile" ou de "bon à rien".

Bien que moins fréquentes, les violences corporelles persistent également: près d’un quart des parents ont donné une fessée à leur enfant, 21% l’ont bousculé et 16% lui ont donné une gifle au cours des sept derniers jours.

8 Français sur 10 se disent informés sur la question

Face à l'augmentation du phénomène, les parents se sentent pourtant globalement mieux informés sur ce qui constitue ou non une violence éducative ordinaire. Près de la moitié (46%) déclare savoir précisément ce que sont les violences éducatives ordinaires et être "conscients des effets néfastes et durables de ces violences sur la santé et le développement de leurs enfants".

En 2024, 58% des parents se considèrent "bien informés" sur ces violences, ce qui représente une augmentation de 10 points par rapport à 2022. De même, 56% estiment avoir connaissance des actions à mettre en place pour éviter les violences éducatives.

Si certains actes sont plus facilement reconnus par les parents comme étant des violences (bousculer son enfant, lui donner une gifle...), plusieurs comportements divisent les familles. 52% des parents assimilent une tape sur la main à un acte de violence (baisse de 5 points par rapport à 2022) et 53% considèrent que crier après son enfant est une violence.

Violences éducatives dans le sport

Engagée dans la lutte contre toute forme de violence envers les enfants, la Fondation pour l’Enfance a décidé cette année d'élargir son champ d’investigation au-delà de la sphère familiale pour inclure le sport de loisir.

Parmi les parents dont les enfants pratiquent un sport, plus d’un tiers rapportent des comportements inappropriés dans le cadre de cette pratique. Il s’agit le plus souvent de violences verbales (19%), mais aussi de violences psychologiques (15%) ou de négligences (14%).

Pour autant, certains parents semblent cautionner ces violences. Près de la moitié jugent qu’il est difficile voire impossible d’entraîner un enfant sans crier, 34% sans le punir, 27% sans le bousculer et 26% sans le gifler ou lui donner une fessée. De plus, 36% des répondants adhèrent à l’idée que pour faire progresser un enfant dans son sport, il faut le forcer à s’entraîner et lui faire ressentir une pression régulière.

Dans son communiqué, la Fondation pour l’Enfance rappelle poursuivre la sensibilisation contre les violences éducatives ordinaires et vouloir davantage accompagner les familles. Estimant que la loi de 2019 contre ce type de violences ne suffit pas, elle appelle les pouvoirs publics à inscrire la lutte contre les violences éducatives ordinaires dans un plan d’information et d’éducation des parents et de tous les professionnels de l’enfance.

Article original publié sur BFMTV.com