Près de 700 ans après, la peste noire continue d’affecter notre santé

Les gènes qui protégeaient hier peuvent rendre malade aujourd'hui
Les gènes qui protégeaient de la peste noire hier peuvent rendre malade aujourd'hui

La peste noire a laissé une telle marque sur le génome humain qu’elle continue d’affecter notre santé. Les mutations qui ont protégé les gens de l’époque seraient associées aux maladies auto-immunes d’aujourd’hui.

C’est un effet boule de neige qui s’étale sur plusieurs siècles. Il y a plus de 700 ans, la peste bubonique, plus connue sous le nom de "peste noire", a tué près de 200 millions de personnes à travers le monde. Mais plus que de tuer, la maladie a entraîné des mutations génétiques qui ont encore des répercussions aujourd’hui, révèle une étude publiée dans la célèbre revue Nature.

Un gène impliqué dans diverses maladies auto-immunes

Les scientifiques ont analysé l’ADN de squelettes dans des lieux de sépultures particulièrement bien préservés au Royaume-Uni et au Danemark. Ils l’ont comparé à celui de personnes mortes avant, pendant ou après la pandémie. Les chercheurs ont ainsi pu identifier des gènes qui protégeaient de la maladie et d’autres qui donnaient une susceptibilité. "Si vous aviez les bonnes mutations, vous aviez 40 % plus de chances de survivre à la peste", explique le professeur Luis Barreiro à la BBC (en anglais).

Dans la majorité des cas, c’est la version protectrice qui a été transmise aux descendants. Une sorte de sélection naturelle qui n’est pas sans contrepartie. "L’un des gènes que l’équipe a découvert comme étant le plus fortement associé à la résistance à la peste est également impliqué dans diverses maladies auto-immunes, dont la maladie de Crohn", explique un auteur de l’étude, Hendrik Poinar. Malgré la fin de la pandémie, l'ombre de la maladie continue de planer sur les générations suivantes.

VIDÉO - Les grandes pandémies de l'histoire : la "peste noire" qui a ravagé l'Europe au Moyen-Âge