60% des femmes ont déjà renoncé à des soins gynécologiques

Ces soins sont "oubliés" ou "laissés de côté" pour des raisons de temps, de distance ou encore de confiance en soi.

FEMMES - Aller chez le gynécologue peut devenir un vrai parcours du combattant. Entre manque de temps et délais d’attentes trop longs, les soins gynécologiques ne sont certainement pas les préférés des Françaises. Selon la dernière étude, parue ce lundi 18 janvier, de l’Ifop pour Qare, un spécialiste de la téléconsultation, 60% des femmes ont déjà renoncé à des soins gynécologiques (dépistages, visites de contrôle,...), soit en les reportant, soit en les annulant.

L’étude permet aussi de comprendre les raisons de cet abandon de soins, malgré leur importance “tout sauf accessoire”, pour Julie Salomon, directrice médicale de Qare. Parmi ces 60% de femmes, beaucoup sont jeunes (entre 25 et 34 ans) et d’autres sont des femmes avec enfants. Les raisons de leur renoncement sont pourtant bien différentes.

Chez les jeunes, 33% se déclarent mal à l’aise avec leurs corps. Par ailleurs, 31% des 18-24 ans déclarent ne jamais avoir été chez un gynécologue, un constat alarmant selon l’étude. Chez les plus de 35 ans, c’est une course contre la montre. Elles sont 40% à estimer que les délais pour prendre un rendez-vous sont trop longs.

Beaucoup de femmes avec des enfants décident également de faire passer la santé des autres avant la leur. Un “sacrifice” que retranscrit l’étude. Les mères de famille sont 23% à se consacrer à la santé des autres. Et le chiffre augmente à 29% chez les mères de deux enfants et plus et 27% chez les mères d’enfants de moins de 8 ans. En plus des enfants, elles sont 43% à déclarer ne pas trouver le temps d’aller chez le gynécologue à cause de leur emploi du temps familial et professionnel, des contraintes qui éloignent (encore plus) les femmes de l’accès aux soins.

Des alternatives face aux obstacles

Selon l’étude, 1 femme sur 3 n’est pas allée chez le gynécologue depuis 2 ans. Certaines Françaises décident de se tourner vers des alternatives plus rapides et plus accessibles. La solution la plus privilégiée est d’aller voir leur médecin généraliste (38%). La deuxième solution: Internet pour 16% des femmes qui renoncent aux soins gynécologiques. Sur Internet, de nombreux sites sérieux peuvent permettre l’autodiagnostique. Mais attention aux réseaux sociaux et aux forums.

Face au manque de temps et à l’appréhension d’un rendez-vous, les Françaises sont 9% à consulter un autre professionnel de santé comme un pharmacien, un infirmier ou une sage-femme. Les autres, qui représentent, 40% de celles qui renoncent aux soins, ne savent pas vers qui se tourner car elles ignorent à qui en parler ou encore où chercher de l’information.

Face à ce parcours du combattant que peut devenir le rendez-vous auprès d’un professionnel de santé, l’étude de l’Ifop et Qare, déclare que 61% de leurs interrogées seraient, quand même, prêtes à faire de la téléconsultation pour un motif de santé gynécologique.

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

VIDÉO - Dr Christian Recchia : "Nous faisons tous les jours la même erreur qui peut être dramatique pour la santé"

undefinedundefined