50 propositions pour accélérer l'insertion des bénéficiaires du RSA

Le rapport sur le Revenu de solidarité active (RSA) remis mercredi au Premier ministre Edouard Philippe, préconise de "surmonter le paradoxe d'une politique en échec", notamment en accélérant l'entrée dans le dispositif et en unifiant le suivi des bénéficiaires. /Photo prise le 5 septembre 2018/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - Le rapport sur le Revenu de solidarité active (RSA) remis mercredi au Premier ministre Edouard Philippe, préconise de "surmonter le paradoxe d'une politique en échec", notamment en accélérant l'entrée dans le dispositif et en unifiant le suivi des bénéficiaires.

Edouard Philippe avait confié en juin à la députée La République en marche (LaRem) des Bouches-du-Rhône, Claire Pitollat, et au président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein, une mission visant à améliorer l'accompagnement et la réinsertion du dispositif.

"Si un dispositif de solidarité ne fonctionne pas tel qu'il devrait, il faut le repenser, l'améliorer", a-t-il souligné mercredi sur son compte Twitter à la réception du rapport.

La lettre de mission déplorait notamment que, six mois après une demande de RSA, 40% des bénéficiaires ne soient pas orientés vers un accompagnement. Au bout de deux ans, 13% sont "totalement livrés à eux-mêmes". Au total, 66% des allocataires le sont depuis deux ans et un tiers depuis cinq ans ou plus.

Dans leur rapport, Claire Pitollat et Mathieu Klein notent que "l'étirement excessif des premières étapes à l'entrée du RSA est un "facteur majeur de complexité et d'éloignement social et professionnel" et ils recommandent en conséquence d'accélérer cette phase.

Ils proposent en outre d'instaurer un accompagnement unique "pour mettre fin au clivage actuel entre accompagnement professionnel et accompagnement social", de développer l'intermédiation entre employeurs et bénéficiaires et de donner "un rôle plus actif et la maîtrise réelle de son parcours d'insertion" à ces derniers.

Pour ce faire, ils préconisent de renouveler la gouvernance de la politique d'insertion et d'organiser "une évaluation systématique, obligatoire et continue de politiques nationales et territoriales d'insertion."

Le revenu de solidarité active est entré en vigueur le 1er juin 2009 en France métropolitaine et deux ans plus tard en Outre-mer. Il a remplacé le revenu minimum d'insertion (RMI), l'allocation de parent isolé (API) et les dispositifs associés d'intéressement à la reprise d'activité.

Depuis le 1er septembre 2010, le RSA est étendu aux jeunes de moins de 25 ans sous condition de justifier de deux ans d'activité au cours des trois dernières années.

(Julie Carriat, édité par Nicolas Delame)