Plus de 400 000 euros détournés : des arnaqueurs organisent des lotos pour de fausses associations

Des résidents d'un Ehpad jouent au loto à Aulnay-sous-Bois le 6 mai 2020 (ILLUSTRATION). - Joel Saget AFP

Deux escrocs ont organisé plus de 100 lotos au profit d'associations fictives. L'arnaque, qui a duré plusieurs années, leur a permis de récolter des centaines de milliers d'euros.

Des arnaques répétées. Pendant près d'un an, deux complices ont organisé plus de 100 lotos en Charente-Maritime et de Charente entre juin 2021 et mai 2022, au profit de fausses associations. Ils ont été mis en examen au printemps pour escroquerie et opération de jeux d'argent et de hasard prohibés en bande organisée, rapporte samedi Le Parisien.

Casino et rencontres tarifées

Les deux acolytes répètent toujours le même procédé : ils mettent en place un jeu de société de type loto dans une commune, auquel s'inscrivent souvent des personnes âgées qui payent pour participer.

Officiellement, le petit événement est organisé au profit d'une association destinée à lutter contre le cancer ou pour des personnes souffrant de handicap. Sauf qu'il n'en est rien : les associations n'existent pas et l'argent récolté finit en grande partie dans les poches des deux arnaqueurs. Les sommes sont dépensées au casino ou pour payer des rencontres tarifées.

Au total, les policiers estiment qu'au moins 410 000 euros ont été dérobés, voire peut-être 700 000 euros, les lotos ayant débuté probablement dès 2018.

Une sexagénaire investit près de 10 000 euros

Contactée par Le Parisien, Martine, sexagénaire, fait partie de la liste de victimes de cette arnaque. Elle se laisse convaincre par l'un des deux escrocs de participer à un loto en faveur d'une association dédiée au handicap, son mari étant lui-même diminué.

L'escroc prend en charge toute l'organisation. Trois lotos sont lancés, la sexagénaire utilise ses ressources personnelles pour financer les événements. Montant de la facture : près de 9 950 euros.

Mais les lotos sont un échec et Martine ne récupère que 2 500 euros dans l'affaire. Elle affirme aujourd'hui avoir été escroquée et a porté plainte auprès du procureur de la République de Saintes, mais elle n'est pas entendue.

Pire, "on m’a dit que j’avais joué un rôle trouble dans cette affaire", dénonce-t-elle, assurant avoir été auditionnée par des gendarmes. Sa demande de se constituer partie civile est, elle aussi, refusée. L'avocat de l'un des deux escrocs présumés, joint par Le Parisien, s'est refusé à tout commentaire.

Article original publié sur BFMTV.com

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