"Plus de 40 cadavres": enquête ouverte après la découverte d'animaux morts dans un élevage de Haute-Marne

Une enquête a été ouverte pour mauvais traitements après la découverte de nombreux bovins morts dans un élevage de Praslay (Haute-Marne), a-t-on appris jeudi auprès de l'association L214 et du procureur de la République à Chaumont.

L'association de défense des animaux L214 a diffusé jeudi 22 février une vidéo montrant le "charnier", composé de cadavres de bovins à différents stades de décomposition, qu'elle a découvert après le signalement d'un "lanceur d'alerte".

Selon l'association, "plus de quarante cadavres de vaches et de veaux" ont été trouvés au milieu d'animaux vivants dans cette ferme, dans les bâtiments et aux abords des stabulations.

Animaux "enfermés dans des bâtiments délabrés"

"Les bovins n'ont pas accès aux pâturages, ils vivent enfermés dans des bâtiments délabrés, sur leurs excréments et dans les courants d'air, sans endroit sec pour se coucher, (...) privés d'eau et de nourriture", dénonce-t-elle.

Sollicité par l'AFP, le procureur de la République Denis Devallois a indiqué que les animaux avaient pu être "pris en charge par l'administration, dans le respect du bien-être animal".

"L'exploitant se trouve lui-même en situation de grande détresse, ne lui permettant pas de prodiguer les soins appropriés aux animaux", ajoute-t-il. "Il sera entendu dans le cadre de l'enquête en cours pour mauvais traitement quand son état de santé le permettra et bénéficie également d'un accompagnement adapté".

"Pas un cas isolé"

Pour Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de L214, cité par le communiqué de presse de l'association, "cet élevage en perdition n'est pas un cas isolé, le problème est systémique". Il pointe un modèle agricole "qui broie les humains et les animaux".

L'association annonce avoir porté plainte pour "sévices graves et délit d'abandon", le procureur indiquant toutefois qu'aucune plainte d'association n'est à ce stade parvenue à son parquet.

Pointant "l'historique de cet élevage déjà connu des autorités", L214 demande aussi à la préfecture sa fermeture définitive.

Article original publié sur BFMTV.com