30 ans du Sidaction: pourquoi le préservatif est encore largement délaissé chez les jeunes

30 ans du Sidaction: pourquoi le préservatif est encore largement délaissé chez les jeunes

Un outil indispensable pour lutter contre le VIH, mais délaissé par les plus jeunes. 30 ans après sa création, l'association Sidaction continue de mener le combat contre le virus du Sida, et d'alerter sur les moyens de prévention parmi lesquels figurent le préservatif.

Problème: selon une nouvelle enquête Ifop pour Sidaction, les jeunes âgés entre 15 et 24 ans n'ont pas toujours le réflexe de cette contraception dans leurs rapports sexuels.

"64% des jeunes déclarent ne pas utiliser systématiquement le préservatif", souligne Sandrine Fournier, directrice du pôle financement des associations de Sidaction, "on est sur une tendance assez inquiétante".

Plusieurs marques de préservatifs pourtant remboursées

Dans le détail, ceux qui déclarent avoir de multiples partenaires non réguliers, il y a 45% qui affirment ne pas utiliser systématiquement de préservatif lors des rapports sexuels et 42% qui déclarent n'avoir pas fait de test de dépistage dans les 12 derniers mois.

Pourtant depuis janvier 2023 plusieurs marques sont prises en charge pour les moins de 26 ans: Eden, Sortez couverts !, Be Loved, Sure & Smile. Les préservatifs féminins de la marque Ormelle sont aussi pris en charge à 100 % pour les moins de 26 ans.

Mais le constat est sans appel. Selon une étude, seulement 5% des jeunes disent l'avoir demandé plusieurs fois en pharmacie. Pour Sandrine Fournier, la raison principale pour laquelle les jeunes déclarent ne pas avoir utilisé de préservatif est le fait qu'ils avaient confiance en leurs partenaires: "la confiance malheureusement ne prémunit pas du VIH".

"Un manque d'accès à l'information"

Autre donnée préoccupante: 36% des 15-24 ans ne savent pas où aller se faire dépister et 39% d’entre eux ignorent l’existence d’un traitement d’urgence si un risque a été pris face au VIH.

"La peur du VIH est probablement moins importante qu'à l'époque donc cela entraîne aussi un relâchement des pratiques", Aymeric de Chezelles, responsable du pôle prévention à Solidarité Sida, "il y a aussi un manque d'accès à l'information."

Cette méconnaissance entraîne aussi un triste constat: plus d'un quart chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans pensent qu'une personne séropositive sous traitement peut représenter un danger pour les autres. Aymeric de Chezelles plaide donc pour davantage d'éducation sexuelle à l'école.

"Depuis 2001 la loi prévoit trois séances à l'éducation à la sexualité par année scolaire. En incluant le primaire cela ferait 36 séances, pour autant quand on regarde les enquêtes les jeunes disent avoir reçu en moyenne 2,7 séances sur l'ensemble du parcours (...) le compte n'y est pas", déplore-t-il.

Plus de 24.000 personnes en France ne savent pas qu'elles sont séropositives.

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Article original publié sur BFMTV.com