Il y a 30 ans, le faux docteur Romand assassinait toute sa famille

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans, Jean-Claude Romand a finalement été remis en liberté en juin 2019.  - Credit:PHILIPPE DESMAZES / AFP
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans, Jean-Claude Romand a finalement été remis en liberté en juin 2019. - Credit:PHILIPPE DESMAZES / AFP

En 1993, Suzanne Bel, professeur de chant et de solfège, était la correspondante du Dauphiné libéré à Prévessin-Moëns, petite commune de l'Ain, à un coup d'accélérateur de Genève. Elle habitait à une centaine de mètres de la villa occupée par le docteur Jean-Claude Romand, 39 ans, sa femme Florence, pharmacienne, 38 ans, et leurs deux enfants, Caroline, 7 ans, et Antoine, 5 ans. Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1993, elle est réveillée par les sirènes des pompiers qui tentent d'éteindre l'incendie de l'habitation des Romand.

Au petit matin, elle voit Jean-Claude Romand sortir sur une civière, inconscient mais bien vivant. Il a assassiné son épouse, ses enfants, ainsi que ses parents qui habitaient dans le Jura, à Clairvaux-les-Lacs, et leur chien. Avant le drame, Jean-Claude Romand passait pour un brillant médecin, interne des hôpitaux de Paris, chercheur à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), intime de Bernard Kouchner. Alors qu'en fait il n'en était rien. Jean-Claude Romand n'a jamais dépassé sa deuxième année de médecine à Lyon. Toute la presse, envoyée sur les lieux, apprend, par un simple appel téléphonique, qu'il est inconnu à l'OMS. Comment sa femme, sa famille, ses amis ne se sont-ils jamais aperçus de la supercherie ? D'autant qu'à cette époque les portables balbutient et que, pour joindre une personne, il faut passer par son téléphone fixe.

« Il ne soignait pas ses enfants »

De plus, Prévessin-Moëns n'est qu'à trois ou quatre kilomètres de l'O [...] Lire la suite