24 Heures du Mans : Matra, la marque bleue
C'est une affaire d'eau et de feu. D'exploit et de tragédie évitée de peu. Une histoire d'eau d'abord… En 1968, les événements et les grèves du mois de mai ont repoussé la tenue des 24 Heures du Mans en septembre ; dans la Sarthe, la mauvaise météo s'en mêle.
Henri Pescarolo partage, avec le grand espoir français Johnny Servoz-Gavin, l'unique Matra engagée – la première 630 équipée du moteur MS9, un V12 maison de 3 litres pour remplacer le BRM 2.0 l. V8. Servoz est au volant quand, sous les trombes d'eau, l'essuie-glace rend l'âme et son pilote les armes. On parle d'abandon chez Matra mais Pescarolo s'y refuse. Il quitte son lit de repos, relaie son équipier, s'adapte au handicap de son bolide sans se poser de questions pour percer la nuit à grande vitesse. La Matra se maintient à la deuxième place avant l'abandon, à trois heures de l'arrivée (crevaison et début d'incendie). Mais le public s'est découvert un chouchou et salue la performance.
Refusant d'abandonner sur une simple panne d'essuie-glaces, Henri Pescarolo a dû piloter sans visibilité la nuit sous la pluie, lors de l'édition 1968 des 24 Heures du Mans. © DR
Le feu, l'année suivante…
Les flammes manquent d'emporter le héros de 1968. Lors de tests privés sur la ligne droite des Hunaudières (la route de Tours), la nouvelle Matra 640 à l'aérodynamique osée mais instable décroche sur une bosse à hauteur du restaurant Chez Génissel. À plus de 250 km/h (la vitesse de décollage d'un avion de ligne), le frê [...] Lire la suite