En 2030, la demande mondiale d’eau douce dépassera l’offre de 40 %

Le monde est confronté à une crise de l’eau imminente, alerte The Guardian. Le quotidien britannique se fait l’écho du rapport de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau, dévoilé à quelques jours de l’ouverture de la Conférence des Nations unies sur l’eau qui se tiendra à New York du 22 au 24 mars.

“Nous faisons désormais face à un risque de 40 % de déficit en eau douce d’ici 2030, avec des pénuries graves dans les régions aux ressources déjà limitées”, écrivent les auteurs. Ils appellent à ce que les États gèrent l’eau comme “un bien commun mondial” et pointent que la plupart des pays dépendent de leurs voisins pour leur propre approvisionnement. Cette ressource essentielle est menacée par la pollution, la surexploitation et le dérèglement climatique, qui intensifie les sécheresses.

 Catherine Doutey / Courrier international
Catherine Doutey / Courrier international

Un problème d’équité

Avec ce rapport, c’est la première fois que le système mondial de l’eau est étudié en détail et que les risques encourus si on néglige le sujet sont clairement présentés, par pays”, relève The Guardian. L’un des auteurs, Johan Rockström, directeur de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, insiste :

“Nous avons un mauvais usage de l’eau, nous la polluons et nous modifions tout son cycle avec tout ce que nous faisons au climat. C’est une triple crise.”

Également autrice du rapport, l’économiste et professeure à l’University College London, Mariana Mazzucato, ajoute : “Nous avons besoin d’une approche nettement plus proactive, ambitieuse et basée sur le bien commun. Il faut placer la justice et l’équité au centre de cette question, ce n’est pas juste un problème technologique ou financier.”

Parmi les sept pistes avancées pour gérer cette crise, les auteurs appellent à cesser de sous-évaluer l’eau, à réduire drastiquement les fuites, qui engendrent des milliards de dollars de perte, ou encore à “établir des ‘partenariats pour l’eau juste’” pouvant mobiliser des financements pour les pays aux revenus les plus faibles. “Septième point, terminent-ils, à la base de tous nos efforts, nous devons réimaginer les dispositifs de gouvernance multilatérale de l’eau, qui sont aujourd’hui fragmentaires et peu adaptés au problème.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :