Fête du Travail : La relation aigre-douce des Français avec le leur - Sondage exclusif

Burn-out, démission, salaires : la relation aigre-douce des Français avec leur travail (sondage exclusif)
Burn-out, démission, salaires : la relation aigre-douce des Français avec leur travail (sondage exclusif)

POLITIQUE - Statut : c’est compliqué. La Fête des travailleurs est marquée cette année par la contestation sociale massive de la réforme des retraites et les questions que la séquence engendre sur la relation des Français avec le travail. Quels sentiments éprouve-t-on face au labeur ? Quelles évolutions les salariés souhaitent-ils aujourd’hui ? C’est l’objet de notre dossier spécial publié ce 1er mai dans nos colonnes.

Le sondage mené par l’institut YouGov pour Le HuffPost à l’occasion de ce 1er mai si particulier apporte son lot d’enseignements : si les Français disent accorder une large place à leur activité professionnelle, ils souhaitent que les choses changent, sur le front de la rémunération ou de leur emploi du temps. En toile de fond, les craintes de burn-out ou les envies de démission concernent la moitié de la population.

Dans le détail, 78 % des personnes sondées donnent une place « importante » à leur travail dans la vie. Point positif, elles sont 65 % à se dire « heureuses » dans leur tâche quotidienne. Le chiffre grimpe encore quand on interroge les Français sur le « sens » qu’ils donnent ou non à leur métier : 76 % d’entre eux affirment « être engagés dans la finalité » de leur labeur.

94 % des Français plaident pour un travail mieux rémunéré

Sans surprise, les signaux d’alerte ne sont pas forcément à trouver au niveau de l’engagement des Français. En revanche, plusieurs chiffres témoignent d’une forme de malaise ambiant, en tout cas partagé par une part significative de la population dans leur travail. Ce n’est pas un hasard si 45 % des sondés disent avoir « songé » à démissionner au cours des six derniers mois, et si 15 % affirment avoir franchi le pas.

Plus délicat, la moitié des Français est « inquiète » de connaître un burn-out, un épuisement physique, émotionnel et mental dans sa vie professionnelle dans les temps à venir. Ils sont même 34 % à avoir déjà vécu un épisode de ce type par le passé. Des chiffres à mettre en relation avec l’étude annuelle du groupe de protection sociale Malakoff Humanis, publiée en septembre dernier, laquelle montre effectivement une recrudescence des arrêts maladies pour épuisement professionnel.

Une tendance comme le signe d’un investissement parfois mal vécu par les salariés ? Notamment en raison d’un manque de reconnaissance ? Dans ce contexte, il est en tout cas intéressant de noter que les Français plaident pour des changements majeurs dans leur métier. Ils sont 94 % à estimer que les salariés devraient être mieux rémunérés, que ce soit par le biais d’augmentations salariales, d’avantages sociaux ou, dans une moindre mesure, de primes. Ce n’est pas tout.

Question temps de travail, les personnes sondées par YouGov sont également très favorables (75 %) à l’idée de la semaine de 4 jours, sans baisse de salaire. Une proposition soutenue par l’ancien ministre Benoît Hamon dans nos colonnes, et qui fait son chemin (arpenté) auprès de rares entreprises. Dans le détail, 23 % des Français y sont favorables, uniquement si le temps de travail diminue quand 45 % disent oui, même si le nombre d’heures reste similaire à l’échelle de la semaine.

Autant de données qui pourront nourrir les réflexions autour du « pacte de la vie au travail » demandé par Emmanuel Macron aux partenaires sociaux pour tenter de tourner la page de la réforme des retraites. Car le travail c’est peut-être la santé, comme le dit l’adage – et Henri Salvador. Mais à condition de l’adapter.

Cette enquête a été réalisée sur 2004 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 24 au 25 avril 2023.

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