"Je me couche le soir en ayant peur du lendemain" : avec 15 migraines par mois, cette femme vit un enfer

Cette patiente de 41 ans souffre de migraine depuis l'enfance. À cause de cette maladie, elle a été contrainte de quitter son travail d'enseignante.

La migraine concerne 20 % des femmes (Getty Images/iStockphoto)

15% de la population mondiale souffre de migraine. Cette maladie neurologique résulte d'une excitabilité neuronale anormale, liée à des facteurs génétiques complexes associés à des facteurs environnementaux, comme le détaille l'Inserm. Sur le site 24 heures, Marie-France Lemire confie le calvaire qu'elle subit au quotidien.

"C’est envahissant. On tombe dans l’appréhension de la migraine. Je me couche le soir en ayant peur du lendemain. Vais-je avoir mal à la tête ? C’est un peu comme de la torture", raconte la patiente de 41 ans. À cause de cette maladie dont elle souffre depuis l'âge de 9 ans, elle ne peut pas travailler à temps plein.

Quelle est l'origine des migraines ? L'Inserm rappelle que le caractère héréditaire de la maladie est maintenant établi depuis le 19ème siècle. "Il n’existe pas un gène de la migraine, mais une susceptibilité qui dépend de l’association de plusieurs variants génétiques : plus d’une douzaine de gènes de susceptibilité à la migraine ont été identifiés depuis 2010. Ils codent notamment pour des protéines impliquées dans des mécanismes impliqués dans la communication entre neurones, comme la régulation glutamatergique."

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Une dépression

Certaines personnes - dans les pires cas - souffrent de douleurs 24 heures sur 24, sept jours sur sept. "Ils sont en invalidité pour toujours. Les neurologues ne savent pas quoi faire avec ça. Certains ont même un statut de personne handicapée. Ce n’est pas drôle. Ils se demandent même parfois s’ils ne seraient pas éligibles à l’aide médicale à mourir", rapporte Marie-France Lemire.

"Dès le primaire, quand j’ai commencé à avoir mes règles, c’est devenu très envahissant dans mon quotidien. Aucun médicament n’était efficace ni tolérable. Et rien ne permettait de prévenir ces crises. Les neurologues ne savaient pas trop quoi faire avec mon cas. C’était très stressant. J’ai dû apprendre à vivre avec ma condition jusqu’en 2012 où je suis tombée en grosse dépression après quelques années à faire une à deux migraines par jour", raconte la patiente. Cette enseignante a été contrainte de quitter son travail à cause de ses migraines.

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Elle a reçu des injections de Botox dans 31 zones situées sur le front, le crâne, dans le cou et aux trapèzes. Mais, malgré cela, elle souffre toujours de 15 jours de migraine par mois, en moyenne. L'Organisation mondiale de la Santé a classé la migraine parmi les vingt maladies ayant le plus fort impact sociétal.

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