Yahoo Actualités 14-Juillet : les feux d'artifice vont-ils être remplacés par les spectacles de drones ?
De nombreuses villes françaises ont opté pour le spectacle de drones plutôt que pour le traditionnel feu d’artifice du 14-Juillet. La tendance est-elle faite pour durer ?
N’en déplaise aux amateurs de feux d’artifice, les spectacles de drones ont la cote en 2023. En cause, la sécheresse et le risque de départ d’incendie qui ont poussé plusieurs municipalités à y renoncer. C'est le cas par exemple de Nîmes (Gard), de Lourdes (Hautes-Pyrénées) ou de Teste-de-Buch (Gironde), où d’agiles petits drones équipés de puissantes LED s’apprêtent à survoler le ciel par centaines.
Plutôt que d’annuler purement et simplement les festivités du 14-Juillet, des villes ont préféré se tourner vers la technologie. "Cette édition montre la capacité de la Ville de Nîmes à faire preuve de résilience par rapport aux enjeux climatiques", explique par exemple à France 3 l'adjoint délégué aux Festivités et à la tauromachie, Frédéric Pastor.
L'argument écologique
Outre le risque d’incendie, les feux d’artifice sont accusés de libérer des gaz toxiques suspendus dans l’air plusieurs jours, de polluer les sols et l’eau ou encore d’effrayer les oiseaux et animaux. Autant d’arguments qui font dire à la société française Dronisos, qui a notamment déployé 400 aéronefs fin juin à l’occasion de "Bordeaux fête le vin", que le spectacle de lumière par drone pourrait remplacer les feux d’artifice. "Non seulement les spectacles de lumière par drone peuvent nous éblouir avec des représentations spectaculaires, mais ils peuvent également être réutilisés et ne produisent aucune pollution chimique ou sonore", estime la société qui se présente comme leader européen sur les shows de drones.
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La British Fireworks Association (Association britannique des feux d'artifice) tempère ces arguments et met en avant le problème du recyclage des batteries au lithium utilisées pour les drones, rapporte La Libre Éco. Sans compter que "les drones peuvent également effrayer les chevaux et le bétail, ou encore entrer en collision avec des oiseaux", note un porte-parole de l’association.
La question du coût et des moyens
Face à la hausse des demandes, les sociétés proposant ce type de prestations aériennes se multiplient. BFM cite l’exemple de la société Drone de Ciel, créée en novembre 2022, qui a déjà reçu plus de 230 demandes de projets en huit mois. Malgré cette émergence, la dizaine de sociétés spécialisées dans le domaine ne serait pas en capacité d'absorber les milliers de show prévus pour le 14-Juillet sur l'ensemble du territoire. "Même avec des spectacles de 200 drones, il ne serait possible d'organiser qu'une vingtaine de spectacles simultanément", explique Bruno Marlois de Magic Drone au site.
La question du coût des représentations se pose également. Si la mairie de Nîmes assure que le spectacle de drones se situe “dans la même enveloppe budgétaire que celle des années précédentes”, le show de drones pourrait s’avérer être plus onéreux. Fin 2022, Jérôme Arnaud, directeur de la station de La Grande Motte affirmait que le spectacle coûtait "deux fois plus cher qu’un feu classique" à France 3.
La société Dronisos précise sur son site que les "spectacles de drones en intérieur commencent à 20 000 euros, et les spectacles en extérieur (comprenant un minimum de 400 drones), à 50 000 euros". Les appareils ainsi que leur entretien ont bel et bien un coût. Autre difficulté à laquelle sont confrontées les sociétés : les permissions et autorisations nécessaires pour faire voler les drones. La réglementation est encore très stricte en la matière.
Des shows hybrides à l'avenir ?
À défaut d'un remplacement total du feu d’artifice, les drones pourraient être utilisés pour des spectacles hybrides. "Nos drones peuvent également incorporer des effets pyrotechniques et de la cartographie laser dans le spectacle", précise la société Dronisos.
D’autres villes encore ont trouvé des alternatives au feu d’artifice du 14-Juillet. Perpignan (Pyrénées-Orientales) a par exemple opté pour un spectacle de lasers "son et lumière" et Arcachon (Gironde) pour un spectacle de tissus volants. Basse-Goulaine (Loire-Atlantique), marquée par un début d’incendie l’année dernière, a pour sa part pris la décision de décaler son feu d’artifice du 14 juillet... au 22 décembre. "Renoncer totalement au feu d’artifice n’était pas une option car c’est un événement ouvert à tous, très apprécié de la population", justifie le maire Alain Vey à 20 minutes qui pense pérenniser cette décision.
VIDÉO - Un feu d'artifice ne se passe pas comme prévu
