"Il y a 14 ans, j'ai choisi d'avorter": une députée italienne interpelle le gouvernement de Giorgia Meloni

"Je ne me sens ni coupable, ni honteuse". Gilda Sportiello, députée italienne du Mouvement 5 étoiles (M5S), a pris la parole ce mercredi 17 avril devant la Chambre des députés pour s'opposer à un amendement du gouvernement autorisant les associations anti-avortement à accéder aux cliniques de consultation en matière d'IVG.

"Je suis mère, j'ai choisi d'être mère. Il y a 14 ans, j'ai choisi d'avorter. Et vous savez pourquoi je le dis ici, au sein du plus haut lieu de représentation démocratique de ce pays, où encore aujourd'hui, certaines personnes ont du mal à prononcer le mot avortement, ou ont les jambes qui tremblent lorsqu'elles parlent d'avortement?", a-t-elle déclaré.

"Je dis cela ici parce que je ne voudrais pas qu'une femme qui veut avorter aujourd'hui se sente attaquée par cet État", a ajouté l'élue.

"Ceux qui doivent avoir honte, c'est vous!"

Le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni soutient que cet amendement ne fait que clarifier la législation en vigueur concernant l'avortement. Il a été adopté par la Chambre des députés et doit désormais être voté par le Sénat. De leur côté, les députés du Parti démocrate ont dénoncé dans un communiqué le risque d'un "recul inacceptable de 50 ans, qui remet en question l'autonomie et l'autodétermination des femmes sur le choix de la maternité".

"Quand je me regarde dans le miroir, je ne me sens ni coupable, ni honteuse. Ceux qui doivent avoir honte, c'est vous!", a encore affirmé Gilda Sportiello.

Cette même députée italienne avait été la première à allaiter son bébé au Parlement en juin 2023, conformément à un règlement approuvé en novembre 2022 permettant aux mères allaitantes d’amener leur nouveau-né jusqu’à l’âge d’un an au sein de la Chambre, afin de participer aux travaux parlementaires. Elles devaient jusqu'alors s'isoler dans une pièce prévue à cet effet.

Article original publié sur BFMTV.com