11 millions d’objets célestes se cachent derrière ces nouvelles images d’Euclid

Les cinq images d’Euclid révélées par l’Agence spatiale européenne, ce jeudi 23 mai 2024.
ESA Les cinq images d’Euclid révélées par l’Agence spatiale européenne, ce jeudi 23 mai 2024.

ESPACE - Une pouponnière d’étoiles, des galaxies en train de fusionner ou amassées les unes à côté des autres. L’Agence spatiale européenne (ESA) a dévoilé ce jeudi 23 mai cinq nouvelles images époustouflantes du télescope spatial Euclid. Un nouvel exemple de la puissance et la précision de cet appareil, qui a produit ces clichés en une seule journée et derrière lesquels se cachent plus de 11 millions d’objets célestes.

Le télescope spatial Euclid révèle ses premières images test après avoir provoqué la frayeur des scientifiques

Euclid s’est envolé en juillet 2023 pour rejoindre le télescope James Webb sur un point d’observation situé à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Durant les six prochaines années, il doit observer deux milliards de galaxies pour essayer de percer le mystère de la matière et l’énergie noire, qui compose 95 % de notre univers mais dont on ne sait rien. Un travail qui l’amènera à cartographier un tiers de l’univers en 3D.

S’il reste encore quelques années avant d’y arriver, les cinq images révélées ce jeudi font déjà le bonheur des scientifiques. « Elles sont au moins quatre fois plus nettes que celles fournies par les télescopes terrestres. Elles couvrent de grandes étendues du ciel avec une profondeur inégalée, regardant loin dans l’Univers en combinant lumières visible et infrarouge », explique le communiqué de l’ESA.

Le HuffPost fait le point sur ce que montrent ces nouvelles images.

· La pouponnière d’étoiles Messier 78

Pouponnière d’étoiles Messier 78 prise par le télescope spatial européen Euclid
ESA Pouponnière d’étoiles Messier 78 prise par le télescope spatial européen Euclid

On ne dirait pas à première vue, mais ce cliché renferme plus de 300.00 objets célestes. Cette région se situe à 1 300 années-lumière de nous, mais ce qui rend cette image exceptionnelle, c’est la précision permise par la lumière infrarouge. « Elle expose pour la première fois des régions cachées de formation d’étoiles, cartographiant ses filaments complexes de gaz et de poussière avec un niveau de détail sans précédent, et découvrant des étoiles et des planètes nouvellement formées », souligne l’Agence spatiale européenne.

· L’amas de galaxie Abell 2390

L’amas de galaxies Abell 2390 prise par le télescope européen Euclid
ESA L’amas de galaxies Abell 2390 prise par le télescope européen Euclid

L’image la plus impressionnante d’un point de vue scientifique est sans doute l’amas galactique Abell 2390, situé à environ 2,7 milliards d’années-lumière de la Terre. L’image d’Euclid, fruit de seulement trois heures d’observation, immortalise plus de 50 000 galaxies. Au centre, des arcs lumineux, le signe d’un effet de lentille gravitationnelle et donc de la présence de cette mystérieuse matière noire, d’une masse telle qu’elle dévie la lumière de lointaines galaxies.

· L’amas de galaxie Abell 2764

L’amas de galaxies Abell 2764 prise par le télescope européen Euclid
ESA L’amas de galaxies Abell 2764 prise par le télescope européen Euclid

Avec Abell 2764, l’observateur file à un milliard d’années-lumière de la Terre, vers une vaste étendue noire percée d’une étoile jaune. L’amas galactique et son halo de matière noire se nichent dans le coin supérieur droit de l’image. En l’observant de près, l’astronome Jean-Charles Cuillandre explique à l’AFP qu’il révèle que « tout le monde interagit avec tout le monde », avec des enveloppes stellaires étendues et des bras de galaxies tendus les uns vers les autres.

· Le groupe de la Dorade

Le groupe de la Dorade prise par le télescope européen Euclid
ESA Le groupe de la Dorade prise par le télescope européen Euclid

L’image du groupe de la Dorade (ERO), dans la constellation éponyme, illustre cette interaction avec deux galaxies elliptiques dont la relation passée s’expose dans les résidus de leurs bras spiraux qui se frôlent. Cependant, la photo recèle une surprise : une petite galaxie naine ronde, bien visible dans une vue de près, traversée par l’équivalent d’un collier de perles.

· La galaxie spirale NGC 6744

La galaxie spirale NGC 6744 prise par le télescope Euclid
ESA La galaxie spirale NGC 6744 prise par le télescope Euclid

NGC 6744 est l’une des plus grandes galaxies en spirale que l’on peut observer dans notre région de l’Univers. C’est l’archétype des galaxies responsable de la formation de la plupart des étoiles dans l’univers local. On peut y distinguer des bandes de poussière ressemblant à des plumes qui émergent sous forme « d’éperons » des bras spiraux, montrées ici avec une clarté incroyable. Les données de l’image vont permettre aux astronomes de compter ses étoiles, mais aussi de cartographier leur distribution ainsi que les nuages de gaz où elles se forment.

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