Pour les étudiants russes en Europe, le risque de la discrimination

“Si je parle mal de mon pays, j’aurai des problèmes là-bas, mais si je dis quelque chose de bien sur la Russie, j’aurai des problèmes ici.” Ce témoignage anonyme, recueilli par Politico auprès d’un étudiant russe au Royaume-Uni, résume bien la situation paradoxale où se trouvent bon nombre de ses jeunes compatriotes expatriés.

Selon le site d’information européen, chaque année, 48 000 Russes partent étudier à l’étranger. Un grand nombre d’entre eux rejoint l’Europe, mais au vu de la situation géopolitique actuelle, certains, à l’image de la personne interviewée, préfèrent “ne pas mentionner ma nationalité”.

“Certains étudiants signalent un niveau de russophobie en augmentation”, assure le média, qui relaye plusieurs histoires qui confirment ce ressenti.

Toujours au Royaume-Uni, par exemple, Politico raconte la mésaventure d’Elena Ledneva, une Russe de 33 ans qui a déménagé à Londres l’année dernière, et qui a postulé dans une université londonienne pour intégrer un master. “Elle n’a pas été acceptée, et on lui a communiqué que cette décision a été prise ’en réponse aux récents événements et à la situation en Ukraine’”, explique le site d’information. L’université mise en cause, elle, parle d’un e-mail “envoyé par erreur” et d’une “mauvaise communication interne”.

Dans le cas de l’Université de Tartu, en Estonie, cette décision de ne pas admettre de candidatures d’étudiants russes a même été assumée explicitement. En effet, la vice-rectrice a tenu à défendre ce choix, en mettant en avant l’argument de la solidarité envers l’Ukraine, mais aussi celui de la sécurité interne.

À cause de leur histoire, les pays de l’est de l’Europe sont davantage susceptibles de connaître une certaine forme d’aversion vers des citoyens russes, et c’est ce qui s’est passé à Poznań, dans l’ouest de la Pologne. Dans l’université de cette ville, une étudiante russe affirme avoir entendu un professeur déclarer que la russophobie était “la réponse la plus adaptée” à la guerre.

“Convaincre les jeunes russes de rentrer chez eux”

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