Étouffement : ces neurones qui tentent de nous sauver

Une étude de Harvard a identifié le mécanisme par lequel les voies respiratoires alertent le cerveau lors d’une obstruction qui empêche d'inspirer de l'air. Cette alarme passe par des neurones dont on ne connaissait pas encore le rôle.

Parfois, la vie ne tient qu’à un petit bout de nourriture passé par le mauvais chemin. Heureusement, notre corps ne se laisse pas faire. Il tente de toutes ses forces de faire entrer de l’air dans les poumons. Mais comment le cerveau peut-il savoir ce qui se passe, et comment agir ? Des chercheurs de Harvard viennent de répondre à cette question, dans un article publié le 6 mars 2024 dans le journal Nature.

Un réflexe de survie lorsqu’on n’arrive plus à respirer

Le mouvement en question est le "gasp", terme anglais défini par l’Académie de médecine comme "une inspiration forcée, avec ouverture de la bouche et dilatation des ailes du nez". Il survient lorsque les voies respiratoires sont bloquées, afin de forcer leur ouverture et laisser passer ce précieux air qui ne parvient plus jusqu’aux poumons. Le "gasp" peut se produire pendant un arrêt cardio-respiratoire ou quand il n’y a pas assez d’oxygène dans l’air. Mais le mécanisme qui active ce réflexe de survie était encore méconnu.

Pour l’élucider, les chercheurs ont testé plusieurs méthodes d’étouffement chez la souris : pression sur le thorax, enlever l’air de la trachée, l'usage de drogues qui bloquent les bronches, ou encore une concentration très faible d’oxygène dans l’air. Toutes ces méthodes activaient le reflex de "gasp", caractérisé par une inspiration profonde suivie d’une exhalation rapide. Ils ont ensuite identifié la partie du nerf vague, qui connecte le cerveau avec les voies respiratoires (ainsi que le système digestif et le cœur), servant à envoyer le message de détresse lors de ces blocages de la respiration.

Le signal est envoyé par des neurones "orphelins"

Ensuite les scientifiques ont regardé plus en profondeur en stimulant les neurones de cette région du nerf vague avec de l’optogénétique : cette technique permet d’activer un neurone avec de la lumière. En faisant passer de la lumière dans différentes voies du nerf, ils ont identifié celles qui, une fois activées, déclenchaient le réflexe de "ga[...]

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