Cette étoile a déconcerté les chercheurs avec sa surface bouillonnante

ESPACE - Ce titan du ciel est l’un des plus visibles depuis la Terre, et pourtant il reste l’un des plus grands mystères de l’astronomie. La surface de Bételgeuse, une étoile rouge géante, est en effet si instable qu’elle a désorienté un de nos télescopes les plus puissants. L’étude, parue dans la revue The Astrophysical Journal Letters en février, remet ainsi en question ce qu’on savait sur cette étoile… Pour une réalité encore plus étonnante.

Trop grande pour être si rapide

Faisant plus de 1000 fois la taille du soleil, Bételgeuse, que vous pouvez voir dans la vidéo en tête de cet article, se trouve à une distance d’environ 640 années-lumière de la Terre et fait partie de la constellation de l’Orion. Depuis plusieurs années, elle représente un véritable casse-tête pour les scientifiques : selon les calculs de l’observatoire ALMA, sa vitesse de rotation serait trop élevée pour une étoile d’une telle dimension.

Les scientifiques de l’observatoire ALMA au Chili ont récemment remarqué qu’une moitié du corps céleste se rapprochait à nous, alors que l’autre s’éloignait. En général, ce type d’image permet d’établir que l’étoile tourne autour de son axe. En analysant les couleurs des lumières émises par les deux moitiés de l’étoile (bleu pour celle qui s’approche, rouge pour l’autre), les astronomes ont mesuré sa vitesse de rotation, équivalente à 5 kilomètres par seconde.

Mais il y a un problème : c’est cent fois plus rapidement que la vitesse d’une étoile en fin de vie. En récréant une simulation de notre étoile supergéante, une équipe internationale de chercheurs a alors essayé d’expliquer cette anomalie. D’après eux, les observations du télescope ne tenaient pas en compte un facteur essentiel : l’instabilité bouillonnante (et brûlante) de la surface de Bételgeuse.

La convection : de nos cuisines aux étoiles

Une étoile est constituée de plasma, c’est-à-dire de gaz chauffés à un tel point que les électrons et le noyau qui constituent chaque atome retrouvent ont perdu leur lien. Comme les bulles dans une casserole d’eau bouillante, des flux de plasma remontent jusqu’à la surface de l’étoile et redescendent une fois refroidis, parfois sous forme de gaz. Ils forment des bulles énormes sur la surface de l’étoile. À quel point de gigantisme ? Certaines de ces bulles sont plus grandes… Que l’orbite de la Terre autour du soleil.

Dans les images de la simulation, on peut voir qu’une moitié de sa surface se « gonfle », alors que l’autre s’effondre, au fur et à mesure que les gaz se refroidissent au contact avec l’air plus froid à l’extérieur. Cette sorte d’« ascenseur » de matériaux, nommée convection, peut atteindre une vitesse de 30 km/s, jusqu’à trois fois plus rapide qu’un vaisseau spatial. Ce mouvement ultrarapide peut alors donner l’impression que l’étoile tourne, alors qu’elle est immobile. C’est au moins ce qui est ressorti dans 90 % des simulations, où les images étaient trop floues pour être analysées correctement.

Toutefois, ceci ne signifie pas nécessairement que la rotation n’existe pas. D’après les chercheurs, l’ALMA n’est juste pas assez puissant pour pouvoir distinguer les deux phénomènes et d’autres observations sont nécessaires pour mettre un point à cette question.

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