États-Unis : pourquoi l’IVG va être l’un des thèmes clés de la présidentielle de 2024

Les élections partielles qui viennent d'avoir lieu dans plusieurs États américains ont tourné dans quatre cas sur cinq à l'avantage des démocrates. Qu'il se soit agi d'élire ou réélire un gouverneur (Kentucky, Missouri), de choisir des sénateurs et des délégués pour le Congrès local (Virginie), de désigner un maire et un juge (Pennsylvanie) ou de voter pour inscrire l'IVG dans la Constitution de l'État (Ohio). Dans ce dernier cas, l'objet du scrutin était ouvertement désigné. Mais dans tous les autres également, cela a été une bataille entre des candidats qui s'affichaient clairement pour ou contre l'avortement. Et ce sont les premiers qui, partout, l'ont emporté. Parfois avec l'appui d'électeurs républicains, d'indépendants ou d'abstentionnistes qui se sont mobilisés pour empêcher la remise en cause du droit des femmes à interrompre une grossesse non désirée.

Depuis juin 2022, en effet, la Cour suprême, revenant sur une jurisprudence datant de 1973, l'arrêt Roe contre Wade, a décidé que le droit à l'IVG ne s'appliquait plus systématiquement sur tout le territoire des États-Unis mais que chaque État pouvait décider de sa position sur le sujet. Or, excepté le Missouri où un gouverneur républicain a été élu, toutes les consultations du 7 novembre ont tourné à l'avantage des démocrates, et donc à la défense de l'IVG. Parfois de façon spectaculaire : en Virginie, dont le gouverneur est une étoile montante du parti républicain, Glenn Youngkin, les démocrates on [...] Lire la suite