Aux États-Unis, un pasteur évangélique vedette défend l’ordination des femmes

Fondateur d’une méga-église de 57 000 fidèles, auteur d’un best-seller vendu à des dizaines de millions d’exemplaires, Rick Warren est “peut-être la figure évangélique la plus connue de l’histoire récente des États-Unis”, souligne The Washington Post. Ce pasteur de 69 ans “a choisi d’aborder de front l’une des questions les plus clivantes parmi les chrétiens conservateurs : le rôle des femmes”. Quitte à s’attaquer au plus grand groupe protestant du pays, la Convention baptiste du Sud (SBC), comptant 13 millions de fidèles.

En début d’année, la méga-église Saddleback, que dirigeait jusqu’à l’an dernier Rick Warren, a été expulsée par la Convention baptiste du Sud “à la suite de l’ordination par Warren de plusieurs femmes comme pasteurs”. Celui-ci ne s’est pas pourtant résigné, explique le quotidien.

“Ce mois-ci, Rick Warren a lancé un site Internet avec de nombreuses vidéos plaidant en faveur de l’ordination des femmes sur la base des Écritures et fustigeant la SBC, qui fut pendant quatre générations la confession de sa famille.”

Contre la politisation à outrance

“[Ce] mardi [13 juin], Warren doit prendre la parole devant des milliers de baptistes du Sud réunis pour leur conférence annuelle et défendre un recours en appel. Il arguera que les effectifs de la SBC et son influence se sont beaucoup réduits ces dernières années, notamment parce qu’elle a mis l’accent sur des questions politiques clivantes, laïques et religieuses”, affirme The Washington Post.

Le rôle des femmes au sein de la Convention baptiste du Sud n’a pas toujours été aussi strictement limité, indique au journal un sociologue de l’université Duke, Mark Chaves. Les choses ont changé à partir des années 1980, avec une lame de fond conservatrice qui a abouti, en 2000, à l’adoption d’un amendement stipulant que “la fonction de pasteur est limitée aux hommes”.

Pour des observateurs cités par The Washington Post, la prise de position de Rick Warren a une portée politique plus large. “Je pense qu’il cherche à empêcher le culte de basculer à fond dans le trumpisme”, déclare Shaun Casey, ancien conseiller de Barack Obama. Aux yeux de l’historienne Beth Allison Barr, le pasteur “cherche à détourner les évangéliques […] de leur mariage avec le pouvoir politique depuis plusieurs décennies”, résume le journal de la capitale fédérale.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :