Aux États-Unis, l’hospitalisation secrète de Lloyd Austin, secrétaire à la Défense, passe mal

Lloyd Austin a dit reconnaître « l’entière responsabilité de ses décisions » concernant sa mauvaise communication sur son état de santé.
ALBERTO PIZZOLI / AFP Lloyd Austin a dit reconnaître « l’entière responsabilité de ses décisions » concernant sa mauvaise communication sur son état de santé.

ÉTATS-UNIS - Une hospitalisation classée secret-défense, même pour la Maison Blanche. Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a été contraint de faire amende honorable ce samedi 6 janvier pour avoir trop tardé à signaler et communiquer sur son hospitalisation depuis début janvier.

L’homme par qui passe un grand nombre de décisions militaires américaines de premier plan n’avait même pas prévenu la Maison Blanche, comme le rapportent plusieurs médias, dont NBC News ou CNN.

Ce qui veut dire que même Joe Biden n’était pas au fait de l’état de santé de son ministre. Il aura fallu attendre trois jours après son hospitalisation pour que le Pentagone informe finalement les hauts responsables du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Une situation bien loin du protocole habituel.

Ce samedi, le secrétaire à la Défense a enfin pris la parole pour s’excuser de cette gestion de crise défectueuse. « Je reconnais que j’aurais pu mieux m’assurer que les citoyens étaient correctement informés. Je m’engage à faire mieux », a déclaré Lloyd Austin, depuis l’hôpital militaire Walter Reed, près de Washington.

Quatre jours de soins intensifs

« J’assume l’entière responsabilité de mes décisions », a-t-il insisté, dans un communiqué, précisant qu’il serait « bientôt de retour au Pentagone ». Malgré le manque de communication avec Joe Biden, les deux hommes se sont finalement entretenus samedi soir, selon un responsable de la Maison Blanche cité par l’AFP. Pour autant, l’échange a été « chaleureux ».

Lundi 1er janvier, Lloyd Austin avait été contraint d’être hospitalisé pour complications de santé après une « récente intervention médicale élective (non urgente) », comme l’a rapporté le major-général Pat Ryder vendredi soir pour le compte du Pentagone.

Car si la Maison Blanche n’a été informée que jeudi, l’annonce de son hospitalisation n’a finalement été rendue publique que vendredi par le Pentagone. L’hebdomadaire Politico a aussi rapporté que le Congrès américain n’avait été informé que quinze minutes avant que la nouvelle ne soit rendue publique.

Quatre jours de soins intensifs plus tard, Lloyd Austin se trouvait toujours à l’hôpital samedi selon la presse américaine. La date de sa sortie n’a pas été évoquée à ce stade. En revanche, l’homme âgé de 70 ans a d’ores et déjà repris « ses fonctions », comme indiqué par un porte-parole de son ministère.

Austin, « maillon clé de la chaîne de commandement »

L’association des journalistes du Pentagone a exprimé dans une lettre des « inquiétudes significatives », estimant que retarder l’annonce pendant des jours jusque « tard dans la soirée un vendredi est un scandale ». Mais il n’y avait pas que les journalistes qui étaient remontés contre les retards de communication du chef du Pentagone dans un moment de crise internationale, où les États-Unis occupent une place singulière.

« Le secrétaire à la Défense est le maillon clé de la chaîne de commandement entre le président et les militaires, y compris la chaîne de commandement nucléaire, lorsque les décisions les plus lourdes doivent être prises en quelques minutes », a commenté dans un communiqué samedi le sénateur républicain Tom Cotton, membre de la Commission des forces armées.

Interrogé sur les risques en cas d’absence prolongée du secrétaire à la Défense en période de tension mondiale, le major général Pat Ryder qui occupe le poste de secrétaire de presse du Pentagone a assuré que Kathleen Hicks, la ministre adjointe à la Défense était « prête à agir à chaque instant » durant la période d’hospitalisation de son supérieur hiérarchique.

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