Aux États-Unis, la construction du mur de Trump reprend à la frontière avec le Mexique

Donald Trump photographié au mois de juin 2020 à l'occasion d'une visite dans l'Arizona à proximité du "mur" qu'il avait promis de faire construire à la frontière américano-mexicaine.
SAUL LOEB / AFP Donald Trump photographié au mois de juin 2020 à l'occasion d'une visite dans l'Arizona à proximité du "mur" qu'il avait promis de faire construire à la frontière américano-mexicaine.

ÉTATS-UNIS - « Nous n’avions pas le choix ». Le gouvernement de Joe Biden a déclaré ce jeudi 5 octobre devoir poursuivre, contre son gré, la construction du mur à la frontière avec le Mexique, le projet anti-immigration initié par Donald Trump en 2017.

L’actuel président des États-Unis, candidat à sa réélection, a ainsi déclaré qu’il ne « pouvait pas interompre » ce projet pour des raisons légales. En effet, les fonds pour la construction du mur proviennent d’une dotation approuvée par le Congrès dans ce but précis en 2019, quand Donald Trump était au pouvoir. « L’argent était prévu pour le mur frontalier. J’ai essayé de convaincre (les républicains au Congrès) d’allouer les fonds à autre chose, de les rediriger. Ils n’ont pas voulu », s’est en effet défendu Joe Biden.

« En attendant, il n’est pas possible légalement d’utiliser cet argent pour autre chose que ce pour quoi il a été prévu », a poursuivi le démocrate pour justifier une décision vivement critiquée par certains élus de son parti, en particulier dans l’aile gauche. Au premier jour de son entrée en fonction, en janvier 2021, Joe Biden avait promis que le contribuable ne payerait plus pour la construction d’un mur.

« J’avais raison » se réjouit Donald Trump

Une nouvelle portion de mur sera bien érigée dans la vallée du Rio Grande, à la frontière avec le Mexique, a indiqué ce jeudi le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas. « Il existe actuellement un besoin aigu et immédiat de construire des barrières physiques (...) afin d’empêcher les entrées illégales », a-t-il déclaré dans un avis officiel.

Le ministre a ensuite assuré sur le réseau social X (ex-Twitter) que des passages de l’avis officiel avaient été « sortis de leur contexte » et a affirmé : « Il n’y a pas de nouvelle politique concernant le mur à la frontière. Nous avons toujours dit clairement qu’un mur n’était pas une solution ».

Le président américain, régulièrement accusé par les républicains de laxisme face à la crise migratoire, a assuré que « non », il ne croyait pas que construire des murs était une solution. « Nous appliquons la loi », a martelé sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Au Mexique, le président Andrés Manuel Lopez Mirador, qui rencontre jeudi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, a jugé qu’il s’agissait d’un « pas en arrière ».

Donald Trump, rival de Joe Biden et favori de la droite pour la prochaine présidentielle, n’a pas manqué de réagir. Cette annonce montre que « j’avais raison quand j’ai construit 900 km (...) d’un mur frontalier tout beau, tout neuf », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.

Les républicains ont fait de l’immigration l’un de leurs angles d’attaque favoris contre la Maison Blanche. L’aile droite du parti s’oppose par exemple au déblocage de fonds supplémentaires pour l’Ukraine, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire.

Ce jeudi, les États-Unis ont également annoncé la reprise de vols directs d’expulsion vers le Venezuela pour les immigrés en situation irrégulière. Ces vols étaient interrompus depuis des années en raison de la situation sécuritaire très dégradée dans ce pays.

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