Éric Zemmour tape sur Les Républicains et la droite pour tenter de séduire leurs électeurs

À la Fête de la Violette, Éric Zemmour tape sur LR pour tenter de séduire leurs électeurs
À la Fête de la Violette, Éric Zemmour tape sur LR pour tenter de séduire leurs électeurs

POLITIQUE - « La droite, c’est Reconquête, et Reconquête, c’est la droite », a lancé ce samedi 24 juin Eric Zemmour lors d’un discours prononcé à Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher, en appelant « les derniers électeurs sincères des Républicains » à le rejoindre, tout en se défendant d’être « d’extrême droite ».

« Vous n’aimez ni l’extrême droite, ni l’inutile centre : votre place est à nos côtés », a ainsi lancé le candidat malheureux à la présidentielle de 2022 (7,07 %), définissant son mouvement comme « ce que la droite était avant de se trahir ».

Un an après la déroute du parti aux législatives et un an avant les élections européennes, Eric Zemmour avait réuni plusieurs centaines de partisans à l’occasion de la « Fête de la violette ». Un raout créé il y a une dizaine d’années par son lieutenant Guillaume Peltier, à l’époque figure du sarkozysme et de LR, et qui entend désormais devenir un pèlerinage zemmouriste au cœur de la Sologne.

« Tout sonne faux » chez LR pour Zemmour

C’est d’ailleurs contre la formation désormais présidée par Éric Ciotti que l’ancien chroniqueur du Figaro a dirigé ses coups : « Savez-vous comment deviner qu’une échéance électorale approche ? C’est quand Les Républicains se souviennent qu’ils doivent être de droite ! », a-t-il ironisé, quelques jours après la présentation par LR de son projet sur l’immigration.

« Mais tout sonne faux », a estimé Éric Zemmour, selon qui « les LR peuvent essayer de nous singer autant qu’ils le veulent, le peuple de droite ne s’y trompera plus ». Et de fustiger dans la foulée une « droite qui, s’accommodant d’un ’grand remplacement’ utile pour les affaires, a fait semblant de découvrir le péril mortel de l’immigration le jour où ses derniers électeurs ont commencé à fuir ».

La veille, Marion Maréchal avait déjà lancé « L’institut 2050 », qui se veut une école pour les cadres de Reconquête !. Avec, comme le souligne un journaliste du Parisien, une charte graphique - un arbre sur fond bleu et une police blanche et rouge - qui n’est pas sans rappeler celle… de l’UMP.

Zemmour tacle les « concepts fumeux » du RN

Au passage, dans son discours de ce samedi, Éric Zemmour n’a pas épargné les représentants du camp présidentiel, accusés, au même titre que les Républicains, de faire « le bal des copieurs de Reconquête ». Et l’ancien polémiste d’énumérer à ce titre la « décivilisation d’Emmanuel Macron ou sa visite au Mont-Saint-Michel », la « découverte tardive du scandale des privilèges migratoires par Édouard Philippe », ou encore « la fermeté feinte contre les fraudeurs de Bruno Le Maire ». À l’endroit du Rassemblement national, la charge n’a pas été moins virulente : Il a aussi dénoncé « des concepts fumeux : ’nationalistes’, ’souverainistes’, ’populistes’, ’localistes’, etc. », soit les marqueurs par lesquels se définit Marine Le Pen.

« Je refuse de nous positionner nulle part, dans le no man’s land idéologique du ni-droite, ni-gauche », a lancé l’ancienne vedette de CNews, déjà condamné par la justice pour ses propos discriminants. « Nous ne voulons pas céder au piège du clivage ’mondialistes contre patriotes’ » qui « ne profite qu’à Macron et à son futur héritier », a enfoncé Eric Zemmour, en affirmant que le refus du clivage droite-gauche était « une erreur historique quand, partout en Europe, des formations qui assument être de droite s’imposent dans le jeu politique ».

En appelant à nouveau à « l’union des droites », celui qui affirme ne pas avoir encore décidé s’il conduirait la liste de son parti aux Européennes - ou, plus probablement, s’il laisserait la tête à Marion Maréchal - a convenu que « les politiciens n’en veulent pas ». « Ce sera donc aux électeurs de faire cette union en votant pour nous », a-t-il alors prophétisé.

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