Équipe de France de football, faites preuve de courage !

Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la Ville de Paris en charge des droits humains et de la lutte contre les discriminations appelle l’Équipe de France à « faire preuve de courage » alors que s’ouvre la Coupe du Monde au Qatar, pays connu pour ses pratiques discriminatoires envers la communauté LGBT.
Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la Ville de Paris en charge des droits humains et de la lutte contre les discriminations appelle l’Équipe de France à « faire preuve de courage » alors que s’ouvre la Coupe du Monde au Qatar, pays connu pour ses pratiques discriminatoires envers la communauté LGBT.

FOOTBALL - Alors que la Coupe du Monde au Qatar a démarré, que la France va faire son entrée cette semaine dans la compétition, je ne peux me résoudre à me taire et à laisser passer.

Pendant que l’Australie et le Danemark, les premiers adversaires des Bleus, dénoncent avec force l’exploitation des travailleurs migrants ou les violations des droits des personnes LGBT au Qatar, la France, « patrie des droits de l’Homme », reste muette. Le sport n’est pas politique à ce qu’il paraît…

Ces derniers jours, la FIFA a légitimé la tenue de ce tournoi dans ce pays qui ne respecte pas les droits humains. La Fédération Française de Football elle, brille par les évitements et les renoncements et le capitaine de l’équipe de France des Bleus, Hugo Lloris, a minoré les discriminations LGBT dans le football. Décevant, mais peu surprenant tant le football français n’a pas su s’emparer de la lutte contre les LGBTphobies. Ce serait du « folklore » à ce qu’il paraît…

En tant qu’homosexuel et séropositif, au Qatar, je risquerais d’être jeté en prison, battu (...) ou tout simplement expulsé puisque les personnes séropositives n’y ont pas droit de séjour.

Je ne peux me résoudre au silence. Toute ma vie, j’ai combattu toutes les formes de discriminations. À titre personnel, en tant qu’homosexuel et séropositif, j’ai dû essuyer les pires insultes et commentaires sur ma vie, sur mes choix. Au Qatar, pour ça, je risquerais d’être jeté en prison, battu, soumis à une « thérapie de conversion », ou tout simplement expulsé puisque les personnes séropositives n’y ont pas droit de séjour.

Alors, lorsque la FIFA menace de sanctions des équipes qui souhaitent soutenir les droits LGBT, elle porte un coup à toutes les personnes LGBT qui ne peuvent pas vivre en liberté et en sécurité leur sexualité.

Oui le sport est politique, car il permet de mettre en lumière les efforts que notre société doit accomplir pour respecter les droits de chacune et chacun. Dire le contraire, c’est entériner qu’il reste un endroit où l’homosexualité est taboue et où les discriminations sont possibles.
Est-ce là le message que l’on veut adresser au plus d’un million de jeunes licenciés de football que compte notre pays ?

Car si le sport - et en particulier le foot - doit bien évidemment rester un espace de joie et de partage, il est aussi parmi les plus importants vecteurs de transmission de nos valeurs auprès des plus jeunes, de tous les milieux. Des valeurs de tolérance et de respect, des valeurs fondamentales et universelles.

Oui le sport est politique. Dire le contraire, c’est entériner qu’il reste un endroit où l’homosexualité est taboue et où les discriminations sont possibles.

J’écris ce texte car je souhaite qu’à chaque match, à chaque victoire, à chaque défaite, à chaque but magistral des Bleus, vous ne fermiez pas les yeux sur les populations en danger de mort pour leur sexualité, leur identité.

Que pour nos générations futures qui rêvent à travers le football, ce ne soit plus tabou d’être gay, pour qu’enfin la FIFA et toutes les sélections s’emparent de cette lutte à bras-le-corps.

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