Équateur: Daniel Noboa devient le plus jeune président de l'histoire du pays à l'âge de 35 ans

Avec 52.1% des suffrages, l'homme d'affaires et fils de milliardaire Daniel Noboa est devenu ce dimanche 15 octobre, à 35 ans, le plus jeune président de l'histoire de l'Équateur, promettant de se mettre immédiatement "au travail" pour ramener "la paix" dans un pays ravagé par la violence du narcotrafic.

Son adversaire Luisa Gonzalez, héritière de l'ex-président Rafael Correa (2007-2017), a reconnu sa défaite avant même la fin du décompte, félicitant "sincèrement le vainqueur".

"Demain, nous commencerons à travailler pour ce nouvel Équateur (...) pour reconstruire un pays qui a été gravement touché par la violence, la corruption et la haine", a commenté le président élu, depuis son fief d'Olon (ouest), sur la côte Pacifique.

Un candidat inattendu

Le scrutin, annoncé ces derniers jours comme très serré, s'est déroulé sans incident majeur, avec un taux de participation de plus de 82.33%. Il marque une lourde défaite pour le corréisme, principale force politique en Équateur depuis une quinzaine d'années, alors que l'ombre de l'ex-président Correa (en exil et condamné pour corruption dans son pays) plane toujours.

Benjamin de l'élection, Daniel Noboa a grandi dans les coulisses des campagnes électorales de son père, Alvaro Noboa, qui s'est présenté en vain cinq fois à la présidentielle, notamment contre Rafael Correa en 2006.

Marié et père de deux enfants, Daniel Noboa a étudié dans les meilleures universités américaines avant d'intégrer l'empire familial, la Noboa Corporation. L'homme se dit de "centre gauche" et incarne l'élite politique équatorienne issue du monde de l'entreprise privée et proche de la droite.

Un pays ravagé par la violence

Autrefois considéré comme un îlot de paix en Amérique latine, le pays de 18 millions d'habitants, situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, a été rattrapé par une vague de violences sans précédent liée au crime organisé et au narcotrafic.

Comme inlassablement répété durant sa campagne, Daniel Noboa s'est "engagé à redonner la paix à un pays, à redonner l'éducation, des emplois aux nombreuses personnes qui en cherchent, de donner la paix aux familles qui ne peuvent pas sortir dans la rue".

Le nouveau président a promis "une main ferme" contre les groupes criminels. Il propose pour cela la "militarisation des ports et des frontières, de protéger les voies stratégiques d'exportation et de commerce", ou encore de développer la "vigilance citoyenne". Il prévoit par ailleurs de créer une agence du renseignement national qui chapeautera tous les organes de renseignement, y compris l'administration pénitentiaire.

L'homme à la maigre expérience de deux ans comme député aura aussi fort à faire pour obtenir une majorité à l'Assemblée nationale, particulièrement fragmentée, où il ne dispose que de 13 députés, contre 48 pour le parti corréiste, sur un total de 137 sièges.

La passation de pouvoir avec le président actuel, Guillermo Lasso, est prévue autour du 10 décembre, mais Daniel Noboa se rendra dès mardi à la présidence rencontrer le chef d'État sortant qui l'a "félicité" pour sa victoire.

Article original publié sur BFMTV.com