Émeutes : le « sursaut républicain » des villes touchées par les violences

En première ligne face aux violences, les maires ont pris les choses en main pour protéger leurs équipements publics.  - Credit:EMMANUEL DUNAND / AFP
En première ligne face aux violences, les maires ont pris les choses en main pour protéger leurs équipements publics. - Credit:EMMANUEL DUNAND / AFP

Chaque soir depuis une semaine, Bernard Jamet, maire de Sannois, une commune de 27 000 habitants du Val-d'Oise, monte au dernier étage de l'hôtel de ville et observe ce qui se passe dans les rues : incendies de poubelles, tirs de mortier, lancers de cocktails Molotov, attaque de commerces et de bâtiments municipaux… « Toutes ces choses ont eu lieu », soupire-t-il. Le pire s'est produit jeudi 29 juin, lorsqu'au milieu du désordre général qui a suivi la mort de Nahel, le 27 juin, une quarantaine d'émeutiers a fracassé les portes de la mairie et arrosé le sol d'essence. Prévenu par un ami, l'édile intervient aussitôt. « Le symbole était trop grave. Je suis arrivé en hurlant : “Pas la mairie ! Pas la mairie !” Je crois que l'un d'eux m'a reconnu, ça les a déstabilisés et ils sont partis. Ça s'est joué à quelques minutes, on a eu chaud », raconte-t-il.

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Depuis, son équipe municipale et lui se relaient pour maintenir une présence dans la mairie jusqu'à 3 heures du matin, pendant que dehors des habitants patrouillent. Vendredi et samedi, au plus fort des violences, ils étaient « une petite centaine », indique l'élu. En début de semaine, alors que les violences avaient baissé d'un cran, ils n'étaient plus que dix. « On voit passer des jeunes à trottinette. Dès qu'ils nous aperçoivent, ils rebroussent chemin. On les connaît. Eux aussi nous connaissent. Je crois qu'au fond ils n'ont pas envie qu'on parle [...] Lire la suite