Émeutes en Nouvelle-Calédonie: les autorités condamnent "une spirale de violence" après la constitution de milices
Lors d'une conférence de presse ce jeudi 16 mai, le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie rappelle que les miliciens se mettent "en situation d'infraction", alors que des émeutes secouent l'archipel depuis mardi.
Des gens armés qui patrouillent dans les rues. Les émeutiers ne sont pas les seuls à être hors-la-loi dans les rues de Nouméa et, plus largement, dans la Nouvelle-Calédonie lors des émeutes qui secouent l'archipel. Certains "loyalistes" se sont constitués en "milices" pour soutenir les forces de l'ordre, ont indiqué plusieurs habitants à BFMTV.
Une information confirmée en conférence de presse par le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, qui a dénoncé ce comportement. Ces individus se mettent en "situation d'infraction", a-t-il déclaré, affirmant que le couvre-feu "concerne tout le monde".
"C'est une spirale mortelle qui s'enclenche"
"Il y a eu des confrontations entre des membres actifs de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) et des membres de groupes d'autodéfense, des milices, qui se sont constitués sans doute pour se protéger. Mais on ne leur demandait pas temps, certainement pas d'être armés. Ce n'est pas leur métier", a-t-il martelé.
"Ils se mettent dans une situation d'infraction. J'ai interdit le port d'armes. (...) C'est une spirale mortelle qui s'enclenche. Le maintien de l'ordre, c'est une affaire de professionnels", a déclaré Louis Le Franc.
D'autant que lors de cette conférence de presse, le Haut-Commissaire a indiqué que trois civils ont été tués alors qu'ils étaient à proximité de groupes d'émeutiers. Ils ont été "assassinés" par deux individus qui ne sont pas membres de milices.
"Nous les retrouverons. Je les appelle à se rendre. Il sagit de trois personnes. Celui qui a tué le gendarme et deux autres qui ont tué trois jeunes calédoniens", a lancé Louis Le Franc.
Dans un communiqué ce mercredi, le CCAT, frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), a appelé à "l'apaisement et au respect des consignes". L'organisation, qualifiée de "mafieuse" par Gérald Darmanin, "interpelle l'État sur la présence de milices loyalistes qui agressent nos gens sur le terrain avec la caution des forces de l'ordre".